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LES DEFIS AUXQUELS SERA CONFRONTEE LA NOUVELLE ADMINISTRATION DE FANMI LAVALAS |
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Pour donner une idée de la tache herculéenne qui attend la nouvelle administration de Fanmi Lavalas, nous vous référons à l'article publié sur Internet le 15 janvier 2001, sous la plume de Jean Michel Caroit,
reporter au journal Le Monde, dont nous extrayons les passages suivants : .
« Quinze ans après la fin de la dictature duvaliériste et la fuite de Jean Claude (Baby Doc) Duvalier vers la Côte d'Azur, Haïti n'en finit pas de sombrer dans la crise. |
Au désastre économique s'ajoutent la violence politique entretenue par les groupes de " chimères ", de jeunes casseurs recrutés dans le lumpenprolétariat, et l'explosion de la criminalité, souvent lié au florissant trafic de la cocaïne. A aucun moment, Jean Bertrand Aristide n'a condamné les violences des " organisations populaires " et des " chimères " qui se réclament de lui… |
La situation est particulièrement préoccupante en ce qui concerne la santé publique. Le sida fait des ravages en Haïti, qui est le pays des Amériques le plus gravement touché par ce fléau. Plus de 100.000 Haïtiens sont morts du sida depuis l'apparition de l'épidémie et un nombre croissant de femmes et d'enfants sont porteurs du virus. |
Si nous avons reproduit ces passages du reportage de Jean Michel Cairot, c'est parce que, de notre point de vue, ils dépeignent sur le vif, de façon percutante, la réalité quotidienne de notre pays en ce début de l'année 2001 ou Jean Bertrand Aristide vient d'accéder une nouvelle fois à la première magistrature de l'état, et mettent en évidence les multiples problèmes auxquels il sera confronté durant les cinq années de son mandat.
A ce propos, nous voudrions souligner que deux de ces problèmes sont : l'insécurité et le rationnement de l'électricité dans toutes les villes du pays.
L'insécurité qui paralyse le pays depuis plusieurs années, frappe de plein fouet l'activité commerciale - aussi bien dans le secteur formel que dans le secteur informel -, elle exacerbe le chômage et constitue un sérieux handicap à tout effort de développement de notre économie. En raison de cette situation, l'activité économique du pays est limitée à douze heures par jour (de 6 heures du matin à 6 heures du soir ) ; Port-au-prince, la capitale, n'a plus de vie nocturne, et il en est de même pour toutes les autres villes. Il va de soi, que ce temps mort quotidien dans la vie nationale représente un manque à gagner tant pour les propriétaires que pour les employés des boites de nuit et restaurants, sans mentionner les petites marchandes des rues, les laveurs de voitures, les chauffeurs de taxis, les camionneurs assurant la desserte des villes de province etc. Pour ce qui a trait à la crise énergétique, même à Port-au-prince, la population ne reçoit en moyenne que quatre heures de courant par jour ; et il arrive souvent, que les familles, les entreprises commerciales et les établissements industriels sont privés d'électricité pendant quatre à cinq jours d'affilée. Dans un tel contexte, il est difficile de combattre l'insécurité, de penser à revitaliser notre industrie touristique moribonde, à augmenter notre production nationale, nos exportations et, par voie de conséquence, à inverser la position déficitaire chronique de notre balance commerciale. . Il faut aussi rappeler, que cette carence d'énergie tout en nous taxant lourdement dans notre vie quotidienne, hypothèque l'avenir de nos enfants. Car, les écoliers, à défaut d'électricité, sont obligés d'étudier et de faire leurs devoirs à la lumière blafarde des chandelles ou à la lueur des lumignons ; une pratique qui comporte de graves dangers pour leur santé. Donc, à court et à moyen termes, elle aura inexorablement des incidences sur notre économie, laquelle devra supporter les charges additionnelles résultant de l'importation des verres de correction et des médicaments pour soins ophtalmologiques que notre pays ne produit pas. Toutefois, par souci d'objectivité, nous devons rappeler que plusieurs de ces problèmes évoqués dans cet article sont récurrents ou d'ordre structurel ; ils ont existé bien longtemps avant l'arrivée au pouvoir de Jean Bertrand Aristide en février 1991, et leur résolution requiert la disponibilité de ressources financières dont le pays ne dispose pas pour l'instant. L'on ne saurait, par conséquent, en attribuer la responsabilité au régime Lavalas. Par contre, pour les autres impedimenta qui freinent l'essor du pays et enlèvent le sommeil à nos concitoyens-la crise politique, la vie chère, l'insécurité, la corruption dans la police, dans l'administration publique et le système judiciaire, ainsi que la crise énergétique dans une certaine mesure, en font partie-, nous sommes en droit, et il est même de notre devoir, de demander des comptes au parti Fanmi Lavalas qui nous gouverne depuis bientôt sept ans. |
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Persistance de la crise politique Solutions envisagées par Aristide Evaluation des chances d’Aristide de réussir son pari Analyse de la conjoncture politique haïtienne, avril 2002 |
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