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Le paysage politique haïtien à juillet 2000 |
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![]() René Préval - Président d'Haïti |
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la sincérité de leurs déclarations ou appréhender leurs réels objectifs : bien malin qui osera prétendre se retrouver dans ce labyrinthe.
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Dans le même temps, il y a le peuple, ce pauvre peuple taillable et corvéable à merci. ; sur ses épaules repose le lourd fardeau de financer le fonctionnement de la machine nationale, en particulier ce mastodonte appelé par euphémisme : Administration publique. Oui, ce peuple paie des impôts, finance l'achat de voitures rutilantes qu'il voit slalomer à longueur de journée à travers les rues défoncées de ce capharnaüm qu'on dit être sa capitale ; il finance la construction de villas, de palais, le tout pour la délectation et le confort de ses maîtres d'hier, d'aujourd'hui, et même de demain s'il n'y prend garde ; toutefois, il attend, il est patient. Il n'est pas pressé. Il attend depuis deux cents ans. Il attendra encore, aussi longtemps qu'il le faudra. Car ses factures ont été acquittées, honorées des milliers de fois, jamais aucune marchandise ne lui a été livrée. Il attend les dispensaires, les hôpitaux, les médecins, les infirmières et infirmiers dont il a besoin pour soigner son paludisme, son sida, sa tuberculose ; il attend ses écoles, ses instituteurs, ses professeurs pour l'éducation de ses enfants ; il attend le vétérinaire pour le débarrasser de l'épizootie et des autres fléaux qui déciment son bétail ; il attend l'agronome pour l'aider à combattre les insectes qui dévorent sa récolte et les maladies qui dévastent ses rizières, ses bananeraies, ses champs de patates, de gombos, de haricots, de maïs et de millet. Le peuple est patient, il attend le bon vouloir de ces beaux messieurs, de ces belles dames qui le gouvernent. Il attend, il n'est pas pressé, il sait que le temps joue pour lui. |
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UN PAYS EN CRISED'après la constitution de 1987,les citoyens délèguent l'exercice de la souveraineté nationale à trois pouvoirs : le législatif, l'exécutif et le judiciaire ; l'ensemble de ces trois pouvoirs constitue le fondement essentiel de l'organisation de l'état qui est civile. Chacun des pouvoirs est indépendant des deux autres dans ses attributions qu'il exerce séparément.
En dépit de ces exigences de la loi fondamentale, depuis trois ans le pays fonctionne tantôt sans Premier ministre, tantôt sans parlement. Le résultat : une aide internationale de plus de 500 millions de dollars bloquée, faute d'un Parlement pour entériner les accords signés par le gouvernement, avec comme corollaire, l'accroissement de la pauvreté, l'augmentation de la violence et la généralisation de l'insécurité dans le pays.
Face à cette situation, la communauté internationale s'impatiente et les partis politiques de l'opposition se rebiffent. Ces derniers rendent le gouvernement en place responsable de la crise et exigent l'organisation des élections pour permettre au pays d'en sortir. Après des mois de tergiversations, le gouvernement cédant aux pressions des bailleurs de fonds et de l'opposition, s'est finalement décidé à organiser les élections pour le choix des membres du sénat, de la chambre des députés et des collectivités territoriales. Le premier tour des élections a eu lieu le 21 mai 2000 et le second programmé pour le 25 juin. |
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L'ENJEU DES ELECTIONS |
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Pour bien appréhender l'importance de l'enjeu que représentaient les élections tant pour le gouvernement en place que pour l'opposition, il faut se référer à une autre échéance politique à laquelle les parties en présence seront confrontées sous peu : la fin, en février 2001, du mandat de Monsieur René Préval, le président en exercice.
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Suivant les prescrits de la Constitution, les élections en vue du remplacement de ce dernier doivent se tenir en novembre prochain, pour que le nouveau Président de la République puisse assumer ses fonctions en février 2001.
Donc, pour les partis briguant la présidence, l'enjeu était de taille : Il fallait absolument gagner les élections du 21 mai et du 25 juin, pour se maintenir dans la course à la présidence, avec des chances de l'emporter. Dans l'état actuel des choses, les partis en question peuvent être classés en deux groupes : d'un coté, Fanmi Lavalas, le parti de l'actuel président de la République, avec comme chef de file l'ex président Jean Bertrand Aristide ; de l'autre, les partis et groupements de l'opposition comprenant : l'Espace de Concertation ,le RDNP, l'OPL, Le MOCRENAH, le MPSN et le PADEMH. Pour Fanmi Lavalas, étant donné son double objectif, garder la présidence et avoir la majorité au parlement, le fait de devoir cohabiter avec un parlement dominé par l'opposition constituerait en soi un échec. Fanmi Lavalas en a fait deux fois l'expérience, sous la présidence d'Aristide et celle de Préval, dans les deux cas celle-ci s'est révélée désastreuse. Quant à l'opposition, étant donné sa fragmentation actuelle, on peut dire que les chances pour l'un de ses membres d'accéder à la présidence dans la présente conjoncture sont quasiment inexistantes. Il va de soi qu'un tel pronostic pourrait ne pas se réaliser, si soudainement, dans un élan de solidarité, les membres de cette opposition se rangeaient derrière un candidat unique pour faire échec au candidat du parti Fanmi Lavalas . Pour l'instant un tel scénario paraît peu probable. |
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