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Le nouveau régime haïtien a annoncé mercredi avoir décidé de révoquer de la police 120 hauts gradés, accusés de promotions irrégulières ou de non-respect de leur déontologie, et d’interdire à 24 ex-ministres ou proches de Jean Bertrand Aristide de quitter Haïti.
La révocation de 120 hauts gradés, par le Conseil Supérieur de la police nationale (CSPN), dirigé par le Premier ministre Gérard Latortue, représente la plus importante mesure d’épuration prise dans la police (PHN) depuis la chute fin février d’Aristide, en exil actuellement en Jamaïque.
La décision de leur "renvoi a été prise suite à certaines irrégularités constatées au sein de la PNH telles que abandon de poste, promotion irrégulière, non respect du code de déontologie de la PNH", indique un communiqué du CSPN, signé du Premier ministre.
La révocation de hauts gradés de la police et la publication, également mercredi, d’une liste de personnes frappées d’une interdiction de quitter le territoire haïtien, entre le cadre d’un vaste effort de moralisation de la vie publique haïtienne, engagé par Gérard Latortue depuis son entrée en fonctions début mars.
Dans ce même esprit, le Premier ministre avait fait le 19 mars devant la Justice la déclaration de ses biens conformément à la Constitution, et cinq de ses ministres avaient fait de même par la suite.
14 inspecteurs généraux, 11 commissaires divisionnaires, 28 commissaires principaux, 41 commissaires de police, 2 inspecteurs divisionnaires, 13 inspecteurs principaux et 11 chargés de mission, figurent dans la liste des policiers révoqués.
Parmi les principaux cadres révoqués figurent Evens Pierre Saintuné, ancien inspecteur général en chef et Roudy Berthomieux, ancien directeur de la police administrative, Jeannot François et Mario André Sol, anciens directeurs de la police judiciaire.
En ce qui concerne Mario André Sol, dont le nom avait été cité comme possible nouveau responsable de la police après la chute du régime déchu, et Jeannot François, le retard à revenir en Haïti, pris par ces deux responsables actuellement aux Etats-Unis, serait à l’origine de leur renvoi. Selon des sources bien informées, cette sanction pourrait toutefois être rapportée.
Une nouvelle liste de 24 anciens ministres ou personnalités proches du régime déchu et frappés d’une interdiction de départ du pays a d’autre part été rendue publique à Port-au-Prince. Cette mesure de préjuge pas d’éventuelles poursuites judiciaires, a-t-on précisé de source judiciaire.
Dans cette liste figurent les noms des anciens ministres Leslie Voltaire (Haïtiens de l’Etranger), Paul Duret (Planification et Coopération Externe), Camille Gouin (Education Nationale), Harry Clinton (Travaux Publics, Transports et Communications) et Jocelerme Privert (Intérieur et Collectivités Territoriales) déjà emprisonné depuis son arrestation le 6 avril.
Les noms de Gladys Lauture, personnalité proche du président déchu, Jeanne Bernard Pierre, ancienne directrice de l’Immigration, Simson Libérus, Milien Romage, Wilner Content et Nahum Marcellus anciens députés de l’ex-parti au pouvoir Famille Lavalas, ainsi que Jean-Claude Délicé, un ancien sénateur de cette même formation, figurent dans la liste.
L’ancien directeur de la Douane, Jean-Jacques Valentin et l’ancien directeur de la société d’Etat Electricité d’Haïti, Charles Albert Jacques, sont également visés par la mesure d’interdiction de départ d’Haïti.
Le 27 mars, une première liste de 37 ex-responsables, dont l’ex-Premier ministre de M. Aristide, Yvon Neptune, de policiers les plus compromis ou de proches du régime avait déjà été publiée.
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