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Des manifestants considèrent J.-B. Aristide comme un démon
Paris veut le départ d’Aristide pour éviter un bain de sang

27 février 2004

PARIS (AFP) - La France recevait vendredi à Paris des émissaires du président haïtien Jean Bertrand Aristide pour le persuader de quitter le pouvoir afin d’éviter un bain de sang à Port-au-Prince, encerclé par les insurgés. Une réunion entre le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin et son homologue haïtien Joseph Philippe Antonio a débuté vendredi à Paris à 11H00. M. de Villepin devait insister sur la nécessité d’un départ d’Aristide.

"On va développer et marteler le texte d’avant hier soir", a déclaré un diplomate français en allusion à la déclaration diffusée mercredi soir dans laquelle M. de Villepin a souhaité le départ du président Aristide. Dans un premier temps M. de Villepin devait recevoir séparément vendredi des représentants de l’opposition haïtienne mais cette rencontre a dû être repoussée à la semaine prochaine, ces représentants n’ayant pu quitter Port-au-Prince à temps. La situation se détériorait d’heure en heure dans la capitale haïtienne. Les insurgés du Front de résistance nationale de Guy Philippe ont pris vendredi le contrôle de la ville de Mirebalais (140.000 habitants), qui se trouve à 57 km au nord de Port-au-Prince et constitue l’un des deux verrous stratégiques menant vers la capitale.

M. Antonio est arrivé au siège du ministère des Affaires étrangères accompagné du directeur de cabinet du président haïtien, Jean-Claude Desgranges, ainsi que de la ministre de la Culture et de l’Information, Lilas Desquiron, et de l’ambassadeur d’Haïti à Paris Robert Saurel. Ils n’ont fait aucune déclaration. "Aristide est devant ses responsabilités", a indiqué un diplomate français. "C’est sa décision, on ne la prend pas pour lui bien sûr, mais c’est à lui de trancher", a-t-il ajouté. Dans l’entourage du ministre on faisait valoir que le secrétaire d’Etat américain Colin Powell et le ministre canadien des Affaires étrangères, Bill Graham avaient "tous deux" rejoint jeudi M. de Villepin en appelant Aristide à "prendre ses responsabilités". La France avait appelé mercredi le président haïtien Jean Bertrand Aristide "à tirer les conséquences" de "l’impasse" dans laquelle se trouve son régime qui "s’est déjà affranchi de la légalité constitutionnelle".

Interrogé pour savoir s’il était d’accord avec son homologue français, M. Graham avait répondu jeudi : "oui, c’est à lui de tirer les conséquences", mais "pas (à nous) de le forcer". M. Powell a lui aussi appelé le président Aristide à "examiner avec soin" s’il devait rester en fonctions ou démissionner. Mais le chef de l’Etat haïtien refuse toujours d’abandonner le pouvoir. "Je quitterai le Palais le 7 février 2006", a-t-il déclaré jeudi à CNN. "L’idée d’une force civile progresse", a déclaré vendredi un membre de l’entourage de M. de Villepin, en rappelant que le Conseil de sécurité des Nations unies avait abordé cette question jeudi lors d’une réunion d’urgence. Les pays Caraïbes, qui avaient demandé la convocation de cette session, ont réclamé le déploiement "immédiat" d’une force dans l’île, devant la dégradation de la situation sur le terrain. Mais "l’idée c’est que cette force doit être déployée en appui d’un gouvernement d’union nationale", a souligné un diplomate français. "Il est évident qu’on ne va pas envoyer une force qui apparaîtrait comme destinée à défendre ou à sauver Aristide". En attendant, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a nommé un conseiller spécial sur Haïti, le diplomate de Trinidad et Tobago, Reginald Dumas.