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Le président déchu en partance pour l'exil, reçoit les honneurs sur le tarmac de l'aéroport à Port-au-Prince, entouré de ses proches collaborateurs
L’OEA admet la "démission" d’Aristide et reconnaît le nouveau régime

10 juin 2004           

QUITO, - L’Organisation des Etats américains (OEA) a mis fin mardi à Quito à trois mois de divisions sur la question d’Haïti avec l’adoption d’une résolution qui reconnaît le gouvernement de transition et qualifie de "démission" le "brusque départ" du président Jean-Bertrand Aristide en février.

Ce document, dont l’AFP a pu se procurer une copie, est considéré par les diplomates comme favorable au régime de Gérard Latortue, soutenu par les Etats-Unis et la France, face aux pays de la Communauté des Caraïbes (Caricom).

La Caricom, forte minorité au sein de l’OEA avec 15 membres sur les 34 pays, considérait jusqu’ici cette succession comme une "atteinte à l’ordre constitutionnel", et n’avait pas reconnu le nouveau gouvernement.

L’adoption de cette résolution a provoqué d’intenses consultations en coulisse jusqu’à la clôture de la 34ème assemblée générale de l’OEA, dotée depuis lundi d’un nouveau secrétaire général, le Costaricain Miguel Angel Rodriguez, successeur du Colombien Cesar Gaviria.

Avant son vote, et face aux divisions de l’OEA, le Brésil, l’Argentine et le Chili avaient annoncé l’envoi "très vite" à Haïti de leurs ministres respectifs des Affaires étrangères, Celso Amorim, Rafael Bielsa et Soledad Alvear, pour "démontrer que la crise haïtienne a une répercussion régionale".

Sur les trois principaux points de friction entre les Etats-Unis et le gouvernement Latortue d’une part, les pays de la Caricom d’autre part, le régime actuel en Haïti a obtenu gain de cause.

La résolution évoque ainsi "la démission et le brusque départ de l’ex-président d’Haïti (Jean-Bertrand Aristide) et la nomination d’un gouvernement de transition exigée par la situation", avant de constater "qu’il s’était produit une altération du régime constitutionnel qui a commencé avant le 29 février 2004 (date du changement de régime) et qui a bouleversé l’ordre démocratique en Haïti". L’OEA estime donc qu’il n’y pas eu de coup d’Etat.

La seule concession à la Caricom concerne une référence à l’article 20 de la Charte démocratique interaméricaine. Adopté en 2001, cet article, jamais appliqué, et que la Caricom exigeait d’inclure dans la résolution, contre l’avis de Washington, prévoit un audit international du processus démocratique du pays concerné en cas "d’atteinte à l’ordre constitutionnel".

La résolution se limite à "charger le Conseil permanent de l’OEA d’entreprendre, comme le prescrit l’article 20 de la Charte démocratique interaméricaine, toutes les initiatives diplomatiques nécessaires, notamment les bons offices, pour encourager le rétablissement intégral de la démocratie en Haïti".

"Il s’agit d’une bonne victoire pour la démocratie en général, et le processus engagé en Haïti en particulier, car nous avons désormais tout le monde à bord : l’ONU, l’OEA et la Caricom (Communauté des Caraïbes) grâce à ce texte commun", a déclaré à l’AFP le chargé d’affaires d’Haïti auprès de l’OEA à Washington, Duly Brutus.