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Les forces de sécurité de l’ONU en assurant la garde, à l'intérieur du périmètre du Palais National, ont répliqué par des tirs d’armes automatiques.
Fusillades dans Port-au-Prince pendant la visite de Colin Powell : au moins quatre morts et onze blessés

2 décembre 2004 

Plusieurs fusillades ont éclaté mercredi dans tout Port-au-Prince, au jour de la visite en Haïti du secrétaire d’Etat américain Colin Powell, venu rencontrer les dirigeants haïtiens. Ces diverses fusillades ont fait au moins quatre morts et onze blessés.

Dans la matinée, une première fusillade a éclaté non loin du palais gouvernemental où le chef de la diplomatie américaine venait d’arriver pour rencontrer le président intérimaire Boniface Alexandre et le Premier ministre Gérard Latortue.

Les forces de sécurité de l’ONU en assurant la garde ont répliqué par des tirs d’armes automatiques. Peu après, plusieurs chars de l’ONU sont arrivés pour effectuer des patrouilles devant le bâtiment.

A l’intérieur, Colin Powell, ainsi que sa délégation, ont entendu les tirs, a précisé à Washington le porte-parole du Département d’Etat Adam Ereli. Du coup, les entretiens du ministre américain se sont tenus dans une pièce plus à l’écart que prévu, a-t-il expliqué.

Alors que la nuit tombait et que Colin Powell quittait Haïti, des tirs résonnaient toujours dans les rues de la capitale, et des blessés arrivaient à l’hôpital principal, gardé par la police de l’ONU, à quelques rues de distance du palais gouvernemental, hôpital lui aussi au coeur d’une fusillade dans la journée.

Les soldats de l’ONU étaient également présents au centre pénitentiaire national, a précisé Damian Onses Cardona, porte-parole des troupes de l’ONU, fortes de 6.000 membres.

L’un des quatre victimes était Moise Cazeau, comptable de l’autorité portuaire de la ville, abattu dans des circonstances inconnues. On ne connaissait pas l’identité des autres personnes décédées, ni les circonstances de leur mort.

Les forces de l’ONU (MINUSTAH) ont riposté dans différents incidents, blessant au moins six personnes. La plupart de ces fusillades ont eu lieu dans le bidonville de Bel Air, bastion des partisans du président déchu Jean-Bertrand Aristide, situé non loin du palais présidentiel où Colin Powell rencontrait les dirigeants. Un autre incident a opposé partisans d’Aristide et policiers près d’un lycée, au cours duquel au moins deux élèves ont été blessés.

Le ministre américain, démissionnaire, a appelé la communauté internationale à désarmer les bandes de voyous semant la terreur et factions rivales. "Ils doivent s’en prendre par la force à ces individus armés comme ceux qui ont ouvert le feu ce matin", a-t-il déclaré à la presse.

"La seule solution susceptible de satisfaire les Etats-Unis, ce sera une élection libre et équitable l’année prochaine, qui ne soit ni frauduleuse ni volée", a déclaré Colin Powell un peu plus tard.

Une autre fusillade aurait également eu lieu à Bel Air, faisant au moins deux blessés à quelque deux km du palais gouvernemental. Enfin, l’ambassade des Etats-Unis a également été prise pour cible, selon un responsable de l’ONU s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

Alors qu’au moins 89 personnes ont trouvé la mort dans les violences politiques depuis la fin septembre, le gouvernement intérimaire accuse Aristide d’organiser, depuis l’exil, ce regain de violence dû à ses partisans.

Pour cette visite d’une journée, Colin Powell a également rencontré des représentants de la société civile et des groupes politiques, ainsi que des jeunes malades du sida ou ceux leur fournissent une assistance.