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 La France annule
la dette haïtienne
En visite expresse en Haïti un mois après le séisme, Nicolas Sarkozy a annoncé ce mercredi le versement d'une aide de 326 millions d'euros. Cette somme comprend notamment l'annulation de la dette d'Haïti à la France, de 56 millions d'euros.
La France annule la dette haïtienne

17 février 2010           
                                 

Accueilli à Port-au-Prince par son homologue René Préval, le président français a voulu annoncer des «dispositions très concrètes».

Alors que le tremblement de terre a fait au moins 217 000 morts et privé de toit plus d'un million de personnes, Paris mettra un millier de tentes et 16 000 bâches à disposition des Haïtiens. Ces moyens devraient permettre d'abriter temporairement 200 000 personnes en prévision de la saison des pluies. En outre, 250 véhicules de police, de gendarmerie, des ambulances, des voitures de pompiers doivent être envoyés dans la capitale.

La France s'engage également à reconstruire l'hôpital Université d'Etat de Port-au-Prince et à accueillir une centaine de fonctionnaires haïtiens dans ses grandes écoles, comme l'Ecole nationale d'administration (ENA), par exemple.

«La colonisation n'a pas laissé que de bons souvenirs»

Le chef de l'Etat a par ailleurs souligné que c'était «d'abord aux Haïtiens de définir un véritable projet national et ensuite de le conduire, parce que c'est de leur pays et de leur avenir qu'il s'agit».

Premier président français à se rendre dans l'ancienne colonie, il a également rappelé que «notre présence ici n'a pas laissé que de bons souvenirs». La France avait en effet accepté l'indépendance d'Haïti en 1804 à la condition que le pays verse aux colons 150 millions de francs or. Haïti a fini de verser cette somme en 1885. Interrogé à ce sujet, le président haïtien René Préval avait déclaré un peu plus tôt : «L'Histoire c'est l'Histoire, les colonisations ont été un phénomène mondial depuis l'indépendance. Nous avons surmonté politiquement et psychologiquement cette période difficile de notre histoire».

"Je suis venu dire au peuple haïtien et à ses dirigeants que la France, qui était la première sur le terrain après la catastrophe, restera solidement à leurs côtés pour les aider à se relever et à ouvrir une nouvelle page heureuse de leur histoire. La France sera à la hauteur de ses responsabilités, de son histoire partagée et de son amitié avec Haïti", a ajouté M. Sarkozy, qui a été accueilli par son homologue haïtien René Préval à son arrivée à l'aéroport de Port-au-Prince.

Pour le président français, le premier à se rendre en Haïti, "il ne s'agit pas de tourner le dos au passé, celui d'une histoire commune riche mais aussi douloureuse ", en allusion à la colonisation française du pays, indépendant depuis 1804.

"Ne nous voilons pas la face. Notre présence ici n'a pas laissé que de bons souvenirs. Les blessures de la colonisation et, peut-être pire encore, les conditions de la séparation ont laissé des traces qui sont encore vives dans la mémoire des Haïtiens", a lancé M. Sarkozy.

Selon l'Elysée, la colonisation française a "surexploité" Haïti. La relation entre la France et Haïti est "compliquée, entre amour et récriminations", ajoute la présidence française.

La France a accepté l'indépendance en Haïti en 1804 à la condition qu'Haitï verse 150 millions de francs or destinés à indemniser les colons. Haïti a fini de verser cette somme en 1885.