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  Boatpeople
Les gardes-côtes américains ont rapatrié, le 22 juillet, dans la ville du Cap-Haïtien, 107 voyageurs clandestins haïtiens. Ces derniers ont été interceptés dans la soirée du dimanche 20 juillet à 90 miles (145 kilomètres) de l’Ile Great Inagua, alors qu’ils tentaient d’atteindre illégalement Les Bahamas. Depuis le début de l’année 2008, les gardes-côtes américains ont intercepté plus de 1000 clandestins qui tentaient de quitter illégalement Haïti.
Boat people : les voyageurs interceptés dépassent le seuil de 1000

26 juillet 2008           
                                 

L’opération de rapatriement a démarré aux environs de dix heures, le matin du 22 juillet 2008, dans « la Marina » du Cap-Haïtien (Nord d’Haïti), où sont logés les gardes-côtes haïtiens. Ils sont au total, 107 passagers clandestins à avoir été reconduits en Haïti par les gardes-côtes américains. A bord d’un voilier de fortune qu’ils affirment avoir volé, ces boat people sont partis de l’Ile de La tortue, au nord-ouest du pays, le 17 juillet 2008, afin de fuir « la misère, le chômage et à la vie chère» auxquels fait face Haïti.

De ces voyageurs clandestins, on retrouve trois femmes qui, ensemble, ont 21 enfants à charge. L’une d’elle, Elimène, 47 ans, a 10 enfants tandis que Silvélie, 26 ans, est mère de six enfants. Quant à Nadia, 35 ans, elle n'a pas de mari et doit s'occuper, seule, de ses cinq enfants, dans des conditions très difficiles.

« Depuis tantôt une semaine, une marmite (0,50 kg) de riz se vend à 50 gourdes (US$ 1,25), celle de la farine ou du maïs, à 25 gourdes, on ne peut pas se croiser les bras et attendre la mort. Alors, mieux vaut mourir en cherchant des solutions à nos problèmes », lâche à la presse, Jonas, 34 ans, père de trois enfants.

Un autre passager, Adrien, clame son indignation d’être obligé de quitter son pays en quête d’une vie meilleure. « Notre pays est relégué en dernière position et pour cause, on nous traite pire que des animaux », souligne-t-il, les larmes aux yeux.

D’autres voyageurs ne parviennent pas non plus à retenir leurs larmes face au vécu et à la situation des boat people interceptés en haute mer par les autorités américaines. De plus, plusieurs immigrants ont fait état de mauvais traitements subis à bord du bateau des gardes-côtes américains, US Vigilance.

Aussi Elimène affirme-t-elle que certains passagers ont été menottés, pour avoir tenté de faire du tapage à bord du bateau qui les ramenait en Haïti. Un des responsables du bateau a cependant expliqué que « les garde–côtes ont fait usage de la force proportionnelle contre deux Haïtiens qui se battaient entre eux à bord du bateau et mettaient en danger la vie d’autres personnes ».

Du bateau américain resté au large, les clandestins ont été récupérés par des vedettes de 40 et 60 pieds de la garde-côtière haïtienne et acheminés sur la terre ferme. Aussi ont-ils été accueillis par des agents de la Direction de l’immigration et ceux de la Police nationale d’Haïti (PNH) appuyée par les UNPOL de la MINUSTAH, pour des contrôles de routine.

Une opération qui visait à vérifier si dans le groupe ne figuraient pas des criminels ou des kidnappeurs recherchés par les forces de l’ordre. La sécurité des lieux a été assurée par des policiers anti-émeute népalais (FPU), de concert avec les casques bleus chiliens qui avaient offert des bouteilles d’eau aux passagers refoulés.

Relâchés après un bref interrogatoire, les boat people sont repartis dans la désolation. Un paquet contenant leurs vêtements et autres effets personnels sur la tête, ils ont pris la direction du centre ville du Cap-Haïtien, sans savoir comment ils vont pouvoir rentrer chez eux puisqu’ils ne disposent pas d’argent pour payer les frais de transport.

Les autorités américaines ont conseillé aux Haïtiens de ne plus continuer à risquer leur vie dans des voyages périlleux et sans issue, arguant qu’il est quasiment impossible pour des bateaux de fortune et clandestins de tromper la vigilance des patrouilleurs et atteindre les côtes américaines. Et pour cause, depuis le début de l’année 2008, les gardes-côtes américains ont intercepté plus de 1000 clandestins qui tentaient de quitter illégalement Haïti.

Mais, ces mises en garde ne suffisent pas à casser la détermination de ceux qui veulent fuir. Si pour certains d’entre eux, les leçons tirées de cette expérience ne les encouragent pas à recommencer, pour la majorité des clandestins, seuls des changements sociaux économiques effectifs pourraient les dissuader de tenter à nouveau cette expérience.

Aussi, demandent-ils au gouvernement de créer du travail, de réorganiser l’agriculture et de réguler le fonctionnement du marché, notamment la vente des produits de première nécessité.