Les données rapportées concernant l’épidémie étant variables et incomplètes, il est difficile d’évaluer l’impact économique avec précision. Il a toutefois été estimé que le revenu par habitant dans la plupart des pays du sud Sahara a diminué de 20 pour cent. La Fondation américaine pour la recherche sur le Sida a indiqué dans une étude réalisée à fin 1999, que 80 pour cent des personnes qui meurent du Sida sont des travailleurs âgés entre 20 et 50 ans.
Ce qui constitue une perte considérable des forces vives de ces pays. Beaucoup de compagnies basées en Afrique, engagent et forment deux ou parfois trois ouvriers pour faire le travail d’une personne sachant que certains d’entre eux seront certainement terrassés par l'épidémie du Sida.
Jusqu'à la fin des années 1980, la plupart des pays africains niaient le problème et pensaient que le monde occidental essayait de les tromper. Ils considéraient à l’époque qu’ils avaient d’autres problèmes plus importants à résoudre. Actuellement, bien que les gouvernements, notamment ceux du Botswana, Zimbabwe, Namibie et du Swahili où le Sida provoque le plus de ravages, se mobilisent, ils choisissent parfois leur propre approche du problème.
En Afrique du Sud, où une personne sur 10 est atteinte par le virus VIH, le Président Thabo Mbeki a semé la confusion en s’opposant à l'utilisation de l'AZT, l’un des médicaments les plus efficaces contre le Sida et en nommant un conseil sur le Sida dépourvu de chercheurs médicaux ou d’experts sur la maladie elle-même.
Le Docteur Robert Shell de l'unité de recherches sur la population à l'université de Rhodes dans le Grahamstown, en Afrique du Sud, déclare qu’il y a 1’700 nouveaux cas d’infection par jour. Selon lui, les facteurs contribuant à la propagation de la maladie sont, entre autres, l’ignorance, le coût prohibitif des médicaments et une aversion à discuter du sexe et de la promiscuité.
Dans un document préparé pour le Programme des Nations Unies sur le Développement, le chercheur Desmond Cohen rapporte que les guerres ont également contribué à la détérioration de la situation. Les soldats ont souvent des rapports avec des prostituées, dont on pense que 90 pour cent sont infectées par le virus VIH.
Dans certaines régions, selon un journaliste, les hommes infectés pensent qu'ils peuvent trouver la guérison en ayant des rapports sexuels avec des jeunes filles vierges et des fillettes, à partir de 12 ans, sont infectées à leur tour.
Le taux d’infection chez les femmes est beaucoup plus élevé que chez les hommes mais la plupart des hommes ne se font pas tester. Selon une étude de l’UNAIDS, le problème s'est aggravé par le fait que 30 pour cent des jeunes femmes africaines pensent que si un homme à l’air en bonne santé il ne peut pas être porteur du virus VIH.
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