Ruban rouge
Le Sida en Afrique, un trop lourd tribut



Sida Conférence - Durban

UNAIDS

Organisation Mondiale de la Santé
1er novembre 2000, Afrique, Mali

"On pensait que le SIDA n’était qu’un problème de santé ; on avait tort "

Lorsqu’on est aux prises avec le Sida, le désastre sanitaire le plus grave depuis le Moyen âge et qui sera probablement le plus important de tous les temps, on est inévitablement frappé par le nombre élevé de malades et de décès liés à cette épidémie.

Selon les estimations de UNAIDS, de la banque mondiale et de l'organisation mondiale de la santé, 34,3 millions de personnes dans le monde sont infectées par le virus VIH responsable du Sida dont 24,5 millions localisées en Afrique subsaharienne. On dénombre près de 19 millions de personnes décédées de la maladie dont 3,8 millions âgées de moins de 15 ans.

Selon les autres statistiques:

  • 5,4 millions de nouvelles personnes infectées par le Sida en 1999, dont 4 millions en Afrique.
  • 2,8 millions de personnes décédées en 1999, dont 80 pour cent en Afrique.
  • 13,2 millions d'enfants ont perdu leurs parents à cause du Sida, dont 12,1 millions en Afrique subsaharienne.
  • L’espérance de vie est réduite en Afrique de 59 à 45 ans et au Zimbabwe de 61 à 33 ans.
  • Plus de 500.000 nourrissons infectés en 1999 par leurs mères -- la plupart d'entre elles vivent en Afrique subsaharienne.

On considère que, dans l ‘Europe médiévale, la peste bubonique fut un fléau pour avoir décimé environ 30 millions de personnes. Le bureau de recensement des États-Unis projette que les décès dus au Sida vont entraîner, vers 2010, une diminution de la population de la planète et en particulier en Afrique, de 71 millions d'habitants.
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Etranglement de l’économie

Les données rapportées concernant l’épidémie étant variables et incomplètes, il est difficile d’évaluer l’impact économique avec précision. Il a toutefois été estimé que le revenu par habitant dans la plupart des pays du sud Sahara a diminué de 20 pour cent. La Fondation américaine pour la recherche sur le Sida a indiqué dans une étude réalisée à fin 1999, que 80 pour cent des personnes qui meurent du Sida sont des travailleurs âgés entre 20 et 50 ans. Ce qui constitue une perte considérable des forces vives de ces pays. Beaucoup de compagnies basées en Afrique, engagent et forment deux ou parfois trois ouvriers pour faire le travail d’une personne sachant que certains d’entre eux seront certainement terrassés par l'épidémie du Sida.

Jusqu'à la fin des années 1980, la plupart des pays africains niaient le problème et pensaient que le monde occidental essayait de les tromper. Ils considéraient à l’époque qu’ils avaient d’autres problèmes plus importants à résoudre. Actuellement, bien que les gouvernements, notamment ceux du Botswana, Zimbabwe, Namibie et du Swahili où le Sida provoque le plus de ravages, se mobilisent, ils choisissent parfois leur propre approche du problème.

En Afrique du Sud, où une personne sur 10 est atteinte par le virus VIH, le Président Thabo Mbeki a semé la confusion en s’opposant à l'utilisation de l'AZT, l’un des médicaments les plus efficaces contre le Sida et en nommant un conseil sur le Sida dépourvu de chercheurs médicaux ou d’experts sur la maladie elle-même.

Le Docteur Robert Shell de l'unité de recherches sur la population à l'université de Rhodes dans le Grahamstown, en Afrique du Sud, déclare qu’il y a 1’700 nouveaux cas d’infection par jour. Selon lui, les facteurs contribuant à la propagation de la maladie sont, entre autres, l’ignorance, le coût prohibitif des médicaments et une aversion à discuter du sexe et de la promiscuité.

Dans un document préparé pour le Programme des Nations Unies sur le Développement, le chercheur Desmond Cohen rapporte que les guerres ont également contribué à la détérioration de la situation. Les soldats ont souvent des rapports avec des prostituées, dont on pense que 90 pour cent sont infectées par le virus VIH.

Dans certaines régions, selon un journaliste, les hommes infectés pensent qu'ils peuvent trouver la guérison en ayant des rapports sexuels avec des jeunes filles vierges et des fillettes, à partir de 12 ans, sont infectées à leur tour.

Le taux d’infection chez les femmes est beaucoup plus élevé que chez les hommes mais la plupart des hommes ne se font pas tester. Selon une étude de l’UNAIDS, le problème s'est aggravé par le fait que 30 pour cent des jeunes femmes africaines pensent que si un homme à l’air en bonne santé il ne peut pas être porteur du virus VIH.

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