Feuille de Route Pour le Gouvernement de Transition |
Sommaire 1.2. Orientation de la Feuille de Route 2.2.1. Rendre effectives des
structures importantes de la Sécurité Publique 2.2.2. Constitution et mise en
place d’une Unité Permanente de Coordination des Opérations 2.2.3. Mesures de régulation de
la PNH 2.2.4. Mesures d’assainissement
et de redressement institutionnel 2.2.5. Mesure relative à la détention et au port d’arme à feu 3.2.1. Recentrer le Ministère de
la Justice sur sa mission première 3.2.2. Production de
statistiques judiciaires 3.2.3. Mesures urgentes au
niveau judiciaire 3.2.4. Mise en place, au sein de
la PNH, d’une Cellule de gestion des flagrants délits 3.2.5. Mesures concernant
l’APENA 4.1. Communication Gouvernementale 4.1.2. Action :
Constitution d’une Cellule de Communication Inter Gouvernementale 4.2. Structuration du Bureau du
Premier Ministre 4.3. Lutte contre la corruption 4.3.3. Mesures au niveau du
Bureau de Gestion des Militaires Démobilisés 4.4. Mesures de régulation au
niveau des Collectivités Territoriales 4.4.3. Mesures relatives au
traitement du dossier des personnes déportées 4.5. Mesures au niveau des
consulats 5.2.1. Mesures visant à la
maîtrise du processus électoral 5.2.2. Mesures en faveur de la
participation citoyenne 5.2.3. Mesures visant à
renforcer les structures administratives du CEP 6. Mesures
socioéconomiques d’urgence 6.2.1. Pour la rentrée scolaire 6.2.2. Actions au niveau du
Ministère des Affaires Sociales 7. Mesures
urgentes de Protection Civile 1.1. Rappel du contexteDepuis le mois de mai 2004 le Conseil des
Sages, vivement préoccupé par la détérioration de la situation sociopolitique
nationale et par les graves problèmes qui se posent au niveau de la gouvernance
politique, a tiré la sonnette d’alarme. Après avoir
multiplié ses interventions (particulièrement entre mai et octobre 2004, mars
et mai 2005) auprès des autorités (Exécutif, en particulier la Primature, et Conseil
Supérieur de la Police Nationale), sans cependant obtenir les mesures de
redressements nécessaires, le Conseil
des Sages a décidé de lancer, en mars 2005, un processus de consultation auprès
de différents Secteurs représentatifs de la vie nationale et de Partis
Politiques. Le processus visait deux (2) objectifs essentiels : -
Mise en commun d’informations nécessaires à une analyse en profondeur de la
situation générale; -
Recherche d’un positionnement consensuel pour éviter l’échec total de
l’actuelle période de Transition Politique. La
consultation s’est déroulée durant la période allant de mars à mai 2005. Le
Conseil des Sages s’était engagé, au terme de ce processus, à réaliser une
séance de restitution au cours de laquelle il serait fait état : des
résultats de la consultation, de l’analyse du Conseil des Sages et des
propositions de l’instance. Au cours du mois de mai 2005, le Conseil des
Sages a rencontré le Président Provisoire de la République, M.
Boniface Alexandre, pour lui faire part de ses préoccupations, de ses démarches
et surtout de son point de vue sur la situation politique; Analyse qui
conduisait le Conseil des Sages à sérieusement questionner les capacités du
Gouvernement de Transition et surtout sa volonté politique. Aussi, le Conseil
des Sages a clairement signifié au Président Provisoire qu’il ne pouvait cautionner
les dérives actuelles de la Transition, ni être complice d’options qui risquent
de conduire le pays à la catastrophe. Tout en ne souhaitant pas une situation
déstabilisante pour le pays, le Conseil des Sages sera contrait, si le
Gouvernement de Transition ne démontre pas clairement sa volonté politique de
se ressaisir, de prendre acte de l’échec du Gouvernement et de déclarer
officiellement qu’il ne lui fait plus confiance.. Le document traitant de ces
questions a formellement été remis au Président et au Premier Ministre. M.
Gérard Latortue. (Cf. Questions
relatives à la conjoncture politique nationale soumises à l’attention de
l’Exécutif par le Conseil des Sages, 10 mai 2005) Le 7 juin 2005, le Conseil des Sages a organisé
une séance de restitution -
Dans son analyse de la conjoncture politique, le Conseil
des Sages a accordé la priorité aux domaines suivants : la Gouvernance
politique, la Sécurité Publique, la Justice et les Élections. - Le Conseil des Sages a dressé un constat d’échec de
l’Action Gouvernementale par rapport à ces questions essentielles. - Le Conseil a
proposé d’élaborer une Feuille de Route, destiné au Gouvernement de Transition,
ciblant six (6) domaines identifiés comme prioritaires : la Sécurité
Publique, la Gouvernance Politique, la Justice, les Élections, des mesures
socioéconomiques d’urgence et des mesures urgentes de Protection Civile. Cette
proposition a obtenu l’adhésion de la majorité des Secteurs, Organisations et Partis
Politiques présents. 1.2. Orientation de la Feuille de Route1.2.1. L’espritLa Feuille de Route n’entend pas remplacer le
Programme d’Action du Gouvernement de Transition, qui aurait dû être
élaboré après la prise de fonction en mars 2004. Elle entend poser un cadre minimal susceptible de favoriser la réussite
du temps restant de la Transition Politique. La Feuille de Route se veut un outil : un outil qui indique des mesures immédiates à
adopter et des résultats mesurables à atteindre durant une période donnée. Cet
outil est susceptible de conduire à un ensemble de redressements immédiats
pouvant permettre que la période de Transition Politique ne soit pas un échec
total. Dans cette optique, la mise en application de la Feuille de Route peut contribuer
d’une part, à redonner un certain espoir aux populations et, d’autre part, à
promouvoir la tenue d’Élections dans un contexte favorisant la participation
dans un climat de sécurité. Le Conseil des Sages ne prétend nullement se
substituer au Gouvernement. Mais face à la dégradation inquiétante de la
situation sociopolitique nationale, il
entend jouer sa partition en tant qu’instance de la gouvernance actuelle. Il
veut donc contribuer - avec le nécessaire appui des Secteurs organisés de
la Société Civile et des Partis Politiques qui adhèrent à la démarche - à obtenir des redressements significatifs
et porteurs pour le pays. La Feuille de Route a été élaborée à la lumière
des constats dressés et des analyses présentées lors de la rencontre du 07 juin
2005. Au-delà des résultats recherchés, le Conseil des Sages a cherché à
indiquer, chaque fois que possible, des pistes (instances et moyens) à suivre
pour atteindre les résultats visés. Le Conseil des Sages ne souhaite nullement une
situation déstabilisante pour le pays car, les graves
conséquences ne concernent pas tant l’Exécutif que l’ensemble des
populations
haïtiennes, l’avenir du pays. Le Conseil
entend plutôt rechercher des voies et moyens pour éviter au pays le chaos. 1.2.2. La démarcheÉtapes prévues
pour l’élaboration de la Feuille de Route proposée par le Conseil des Sages,
durant la période[1] allant du 8
au 22 juin 2005. a.
Conception
et élaboration de la version préliminaire Sur base : Des
résultats de la rencontre 7 juin 2005; De consultations réalisés auprès de
Secteurs, d’Organisations, de Partis Politiques et de personnes ressources; De diverses
propositions reçues. Le Conseil des Sages a également rencontré des
représentants-es de la Communauté Internationale (Canada, Chili, France,
États-unis d’Amérique, Mexique, MINUSTAH, Union Européenne). b.
Soumission
à des Secteurs, Organisations et Partis Politiques Au cours de cette
séance, le Conseil des Sages: -
Recueille les commentaires, suggestions et propositions en vue d’enrichir le
document. -
Sollicite le soutien ferme de l’assemblée des Secteurs, Organisations et Partis
Politiques présents, pour que d’une part, cette Feuille de Route puisse être
portée, avec la force nécessaire, par devant l’Exécutif et, d’autre part, pour
que le Conseil des Sages soit l’instance chargée d’effectuer le nécessaire
suivi, avec obligation de rendre compte des avancées du dossier. -
Dans le cas où le Conseil des Sages n’obtient pas l’appui recherché, il doit
toutefois jouer sa partition en tant qu’instance de la gouvernance actuelle. Cela
aura cependant comme conséquence d’affaiblir la portée de la démarche. c.
Correspondance
du Conseil des Sages à l’Exécutif Pour l’aviser
formellement de la démarche arrêtée; Solliciter une rencontre, en urgence, avec
le Président Provisoire de la République et le Premier Ministre du Gouvernement
de Transition; et Solliciter la participation du Conseil des Sages à la plus
prochaine rencontre de l’instance réunissant les deux (2) branches de
l’Exécutif (Présidence et Gouvernement), le Conseil des Ministres, afin de
présenter la Feuille de Route à l’ensemble des personnes concernées. d.
Présentation
du document, par le Conseil des Sages, à l’Exécutif. e.
Présentation
du document, par le Conseil des Sages, au Conseil des Ministres f.
Finalisation
du document par le Conseil des Sages g.
Transmission
officielle du document final par le Conseil des Sages -
Aux autorités nationales: Deux (2) branches de l’Exécutif, Conseil des
Ministres, Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), Conseil
Électoral Provisoire (CEP), Direction Générale de la Police
Nationale d’Haïti (PNH). -
A la Communauté Internationale, spécifiquement aux Nations Unies, aux
Ambassades des pays qui attestent d’une présence d’importance en Haïti, et à la
MINUSTAH (Mission
des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti). h.
Diffusion du
document auprès du grand public i.
Suivi assidu
du dossier par le Conseil des Sages -
Le Conseil des Sages a accès à toute la documentation nécessaire pour effectuer
le suivi. -
Le Conseil des Sages réalise le suivi avec l’appui des Secteurs, Organisations
et des Partis Politiques, via une rencontre à mi-parcours et une séance d’évaluation
en fin de délai. Un délai de trente (30) jours est fixé pour l’évaluation
des avancées de la Feuille de Route. -
Le délai commence à courir une (1) semaine à partir de la date de rencontre du
Conseil des Sages avec le Conseil des Ministres. -
Au terme de la période de trente (30) jours, des redressements significatifs
doivent être observés. Certains résultats ne peuvent être atteints durant cette
période, mais des dispositions sérieuses doivent être prises pour leur mise en
oeuvre, de telle sorte à ce que les effets soient ressentis durant le temps
restant de la période de Transition Politique. 1.3. Les questions traitéesLa Feuille
de Route cible six (6) domaines d’intervention jugés prioritaires : Sécurité Publique, Justice, Gouvernance
Politique, Élections, Mesures socioéconomiques d’urgence, Mesures urgentes de
Protection Civile. Ces domaines ont été retenus au regard des préoccupations
des populations haïtiennes et des enjeux pour l’avenir du pays : 2.1.
Objectifs
Mise en place et réalisation d’un
certain nombre de dispositions devant d’une part, permettre d’assurer une
gestion politique du dossier de la Sécurité Publique et, d’autre part, contribuer
à rétablir et maintenir l’ordre et garantir une amélioration continue de la
sécurité. a) Stopper
la progression des actes qui terrorisent les populations, notamment dans la
région métropolitaine de Port-au-Prince. b) Améliorer
de manière notable le climat sécuritaire sur l’ensemble du territoire ;
Climat qui rende possible la mise en place des mesures à caractère socioéconomiques,
notamment dans les quartiers défavorisés de la capitale et des grandes villes,
et permette la tenue des élections dans des conditions satisfaisantes de
sécurité. c) Initier
des mesures de régulation et de redressement au sein de la Police Nationale
d’Haïti (PNH). Ces
objectifs se mesurent par : - Une diminution significative des : Cas de kidnappings,
vols et viols ; Atteintes à l’ordre public ; Menaces sur des sites
stratégiques. - Une amélioration significative : De la possibilité
de circuler en sécurité dans le pays, en particulier dans certaines zones de la
capitale ; Du fonctionnement de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ;
Des relations entre la PNH et la MINUSTAH (Mission
des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti). 2.2.
Actions
Six
(6) séries d’actions sont préconisées : - Rendre effectives des structures importantes de la
Sécurité Publique; - Constituer et mettre en place un Bureau Central
d’Intelligence ; - Constituer et mettre en place une Unité Permanente de
Coordinations des opérations entre la Police Nationale d’Haïti (PNH)
et la MINUSTAH;
- Adopter de mesures de régulation de la PNH ;
- Adopter de mesures d’assainissement et de redressement de
la PNH ; et - Adopter de mesures relatives à la détention et au port
d’armes à feu. 2.2.1.
Rendre
effectives des structures importantes de la Sécurité Publique
2.2.1.1.
Formalisation
et opérationnalisation de la Secrétairerie d’État à la Sécurité Publique
a) L’Exécutif
promulgue l’Arrêté fixant la mission (définition et exécution de la
politique gouvernementale en matière de sûreté) et les attributions de la
Secrétairerie d’État à la Sécurité Publique. b) Le
Ministère de l’Économie et des Finances met à la disposition de la
Secrétairerie d’État les ressources prévues dans le cadre du budget
rectificatif de l’exercice en cours. c) Le
Secrétaire d’État met en place la structure technique et administrative prévue
pour le fonctionnement de l’institution. Délai d’exécution : seize (16)
jours. -
Promulgation de l’Arrêté : huit (8) jours ; -
Déblocage des fonds : huit (8) jours. 2.2.1.2.
Constitution et mise en place du Secrétariat Exécutif du
Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN)
a) Le
CSPN met en place- un Secrétariat
Exécutif, un organe de gestion et d’organisation, devant permettre à
l’institution de répondre à sa mission qui est d’analyser la question
sécuritaire et de définir la politique gouvernementale en matière de Police. b) Le
CSPN confie formellement la
responsabilité de la mise en place du Secrétariat Exécutif au Secrétaire d’État
à la Sécurité Publique. c) Le
Secrétaire d’État à la Sécurité propose au CSPN
une liste de noms pour les responsables du Secrétariat. Le CSPN
statue après Avis du Conseil des Sages. d) Le
CSPN désigne un Secrétaire Exécutif, qui
a l’autorité politique et l’expertise nécessaire pour faire du Secrétariat un
outil efficace pour le CSPN. Délai d’exécution : trente (30) jours -
Mandat au Secrétaire d’État à la Sécurité Publique : huit (8)
jours ; -
Désignation des responsables du Secrétariat Exécutif :
vingt deux (22) jours. Prise
de fonctions/Démarrage mise en place du Secrétariat 2.2.1.3.
Constitution et mise en place d’un Bureau Central
d’Intelligence
a)
Ce
Bureau d’Intelligence (renseignements et contre
renseignements ; production d’informations systématiques et exploitables), jouissant d’une autonomie d’action, est placé
sous l’autorité de la Secrétairerie d’État à la Sécurité Publique. Le
Secrétaire d’État organise et supervise la constitution et la mise en place du
Bureau. b)
Ce
Bureau est au service de l’État et non des gouvernants en tant que tels.
Pour garantir cette orientation, le Bureau est mis en place selon les modalités
suivantes : - Le Secrétaire d’État à la Sécurité Publique établit
un profil pour les responsables et le soumet à au CSPN
et à l’Avis du Conseil des Sages. - Le Secrétaire d’État établit une liste de noms et la
soumet au CSPN et à l’Avis du Conseil des Sages. - Le Secrétaire d’État statue, en collaboration avec le CSPN
qui nomme les membres chargés de mettre en place et de diriger
le Bureau. c)
Tâches
préliminaires des responsables du Bureau - Définir le mandat précis du Bureau, selon les
indications fournies par le Secrétaire d’État à la Sécurité Publique, en
consultation avec le CSPN. La proposition est soumise à Avis
du Conseil des Sages. - Établir le budget qui est soumis à l’approbation du Secrétaire
d’État en consultation avec le CSPN. - Mettre en place le Bureau et le rendre opérationnel. - Établir un état des lieux de la situation des
différents Services d’Intelligence existants (situation institutionnelle, mission,
ressources humaines, matérielles et financières). - Faire des recommandations au CSPN sur la pertinence des
ces différents services ou sur leur renforcement. Délai d’exécution : trente (30)
jours - Mandat au Secrétaire
d’État : huit (8) jours ; - Établissement des
profiles : sept (7) jours ; - Recrutement/Nomination /Démarrage mise en place : dix (10) jours. 2.2.2.
Constitution et mise en place d’une Unité Permanente de
Coordination des Opérations
a) La coordination concerne la PNH et la MINUSTAH, sa section militaire, sa
section de Police Civile (CIVPOL) et les FPU. b) Le Gouvernement,
par l’intermédiaire du Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, propose formellement à la MINUSTAH la mise en place de cette Unité.
Le Secrétaire d’État à la Sécurité Publique est désigné comme l’interlocuteur
institutionnel, qui agit au nom du Gouvernement. c) Un Protocole est conjointement signé
par la Gouvernement et la MINUSTAH. - Le document indique : le mandat de l’Unité, sa
composition, les modalités de prise de décision et de conduite des opérations,
les responsabilités respectives. - Le mandat inclut : Þ La
réalisation immédiate du bouclage systématique des principales zones dites
« de non droit » dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
L’intervention s’effectue à travers un déploiement permanent de la MINUSTAH
et un contrôle systématique, effectué par la PNH,
des personnes qui entrent et sortent de ces zones. Þ La
sécurisation permanente des sites stratégiques. Þ La
concrétisation d’un plan de désarmement, à mettre en œuvre en priorité dans la
région métropolitaine de Port-au-Prince. Délai d’exécution : vingt cinq (25) jours. - Décision du Gouvernement/Sollicitation de la MINUSTAH : dix (10) jours ; Mandat au Secrétaire d’État à la Sécurité Publique - Élaboration du Protocole/Signature : quinze (15) jours. 2.2.3.
Mesures de régulation de la PNH
2.2.3.1.
Disposition
transitoire
Le
Conseil des Ministres adopte, sur proposition du Ministre de la Justice et de
la Sécurité Publique, une disposition
transitoire relative aux questions suivantes : - Loi Organique de
la PNH. Cette
Loi (Rf. Loi du 28 octobre 1994, Règlements internes du 25 août 1995) est mises
en veilleuse pour permettre de procéder aux redressements urgents (épuration, réaménagement,
intégration de nouvelles ressources assermentées) qui s’imposent dans de
l’institution policière, gangrenées par la corruption et la délinquance, et
initier sa nécessaire refondation. -
Port d’armes de calibres non
règlementaire par les policiers/policières Selon
les dispositions en vigueur, les policiers/policières n’appartenant pas à des
corps spécialisés ne sont habilités qu’à avoir des armes de poing. Pour
répondre à la grave situation d’insécurité qui sévit dans le pays, les
policiers/policières sont autorisés, pour une période déterminée (jusqu’au 1er
mars 2005), à utiliser des armes de calibre non règlementaire. L’élaboration
du document est confiée au Secrétaire d’État à la Sécurité Publique. Délai d’exécution: vingt (20) jours. - Élaboration de la
proposition/Soumission au Ministre de la Justice : dix (10) jours - Prise de
décision/Application :
dix (10) jours. Le Gouvernement de Transition
s’engage, par la suite, à préparer un dossier - textes législatifs et
règlementaires - qui sera déposé par devant les prochaines autorités élues
(Exécutif, Parlement). Les travaux sont accomplis par le Secrétariat Exécutif
du CSPN, en collaboration avec le Ministre
de la Justice et le Secrétaire d’État à la Sécurité Publique. Le document final
est soumis à l’approbation du CSPN, après consultation du Conseil des
Sages. 2.2.3.2.
Mesures relatives au contrôle interne des armes et des
véhicules
a) Le
Gouvernement de Transition, par l’intermédiaire du Ministre de la Justice et de
la Sécurité Publique, soumet formellement à la MINUSTAH-CIVPOL
une demande d’appui pour, selon le cas, établir ou renforcer les structures et
les procédures de contrôle des armes et des véhicules au sein de la PNH. b) La
conduite et le suivi du dossier sont confiés au Secrétaire d’État à la Sécurité
Publique. c) La
MINUSTAH établit, en collaboration avec la Direction
Générale de la PNH, les Protocoles de Contrôle. Les documents sont soumis à
l’approbation du CSPN. Délai d’exécution: trente (30) jours. - Demande à la MINUSTAH/Mandat
au Secrétaire d’État à la Sécurité Publique : dix (10) jours ; - Élaboration et
soumission/Protocole sur les armes : dix (10) jours ; - Élaboration et soumission/Protocole
sur les véhicules : dix (10) jours. En attestant de résultats appréciables
au niveau du contrôle interne des armes de la PNH,
le Gouvernement de Transition sera en meilleure situation pour plaider en
faveur de la levée de l’embargo sur les armes. 2.2.3.3.
Instauration de normes d’identification et vestimentaire
a) Sur
décision formelle du CSPN, il est programmé d’instaurer de
nouvelles normes d’identification et des normes vestimentaires pour la PNH.
- Identification visible et uniforme des véhicules de la PNH ;
et - Adoption d’uniformes identiques pour les
policiers/policières, hormis les corps spécialisés dont les tenues sont
également règlementées. Le
Secrétaire d’État à la sécurité Publique est formellement mandaté pour
superviser le dossier b) La
Direction Générale de la PNH émet une circulaire interdisant aux
policiers/policières, non impliqués dans des opérations spéciales et
n’appartenant pas aux corps spécialisés, de circuler avec des cagoules et de
porter l’uniforme de combat BDU (Battle
Dress Uniform). c) Le
Gouvernement de Transition, par l’intermédiaire du Ministre de la Justice et de
la Sécurité Publique, soumet formellement à la MINUSTAH-CIVPOL
une demande d’appui. d) La
MINUSTAH/CIVPOL établit, en
collaboration avec la Direction Générale de la PNH, une
programmation (modes d’identification retenus, délais, coûts, montants disponibles)
pour la réalisation des opérations. e) La
proposition est soumise à l’approbation du CSPN,
qui sollicite le Ministère des Finances pour l’octroi des fonds nécessaires. Délai d’exécution : trente (30)
jours -
Parution de la circulaire de la Direction Générale de la PNH : huit (8) jours ; -
Décision du CSPN/Mandat/Demande à la
MINUSTAH-CIVPOL : dix (10)
jours ; -
Grandes lignes de la programmation : vingt (20) jours. 2.2.4.
Mesures d’assainissement
et de redressement institutionnel
2.2.4.1.
Suivi des événements du Pénitencier National
Le
Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN): a) Exige
de l’Inspection Générale de la PNH la conclusion,
dans les plus brefs délais, de l’enquête sur les événements majeurs du 19
février 2005 survenus au Pénitencier National et la production/diffusion du rapport
final (un premier rapport a été annoncé depuis mars 2005 et un rapport d’étape est
paru le 12 mai 2005). b) Exige
la prise de sanctions fermes (au plan interne et par devant la Justice), par
l’Inspection Générale de la PNH, à l’encontre des
policiers/policières coupables. c) Exige
des sanctions fermes à l’encontre des responsables de l’Inspection Générale, si
l’obligation de résultats n’est pas respectée. Le
suivi du dossier est assuré, pour le CSPN, au Secrétaire d’État à la Sécurité
Publique. Délai d’exécution : vingt six (26)
jours - Interpellation de l’Inspection Générale : huit (8) jours ; - Rapport final de l’Inspection Générale/Transmission : vingt
deux (22) jours. Adoption de sanctions fermes par l’Inspection Générale 2.2.4.2.
Constitution d’un État Major de la PNH
Sur
base de la Disposition Transitoire adoptée, le CSPN décide
que des mesures de redressement seront adoptées, en vue de constituer un
véritable État Major de la PNH, incluant une Inspection
Générale efficace. - Le dossier est conduit sous la responsabilité du
Secrétaire d’État à la Sécurité Publique. - Les propositions de nominations - incluant l’analyse
des nominations récemment effectuées - sont soumises à l’approbation du CSPN
et à l’Avis du Conseil des Sages. Délai d’exécution : trente (30) jours. -
Décision du CSPN/Mandat au Secrétaire d’État à la
Sécurité Publique : huit (8)
jours ; -
Collecte d’information/Sélection des candidats-es : quinze (15) jours -
Soumission/Nominations : sept (7)
jours. 2.2.4.3.
Processus d’épuration de la PNH
a) Le
Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN)
ordonne formellement à la Direction Générale de la PNH
de mettre en oeuvre un processus
d’épuration de l’institution. Le
dossier est conduit sous la supervision du Secrétariat Exécutif du CSPN.
b) Le
Gouvernement, par l’entremise du Ministre de la Justice et de la Sécurité
Publique, soumet formellement une demande d’appui à la MINUSTAH-CIVPOL,
dans le cadre des dispositions de la dernière Résolution du Conseil de Sécurité
des Nations Unies. c) L’Inspection
Générale procède, selon des directives précises, au traitement des informations
déjà disponibles sur les policiers/policières délinquants, notamment via la
compilation des données de l’institution policière et la collecte d’information
auprès des organisations de Droits Humains. d) La
Direction Générale de la PNH œuvre à l’établissement d’une liste fiable des
policiers/policières (effectifs, répartition sur le territoire,
affectation). Cette liste est établie sur base notamment des données suivantes :
- Recensement des policiers/policières : personnes en
poste, abandon de poste, en isolement emprisonnées. -
Comparaison des feuilles de paie et des postes effectivement occupés. e) La
Direction Générale de la PNH procède au licenciement
immédiat de policiers/policières : -
Qui dans les faits ne sont plus en poste. Un
dossier est établi sur ces personnes (période d’abandon, perception de salaire,
détention de matériel de la Police, etc.) pour les suites nécessaires. - Notoirement impliqués dans des trafics, gangs et
violations des Droits de la Personne. Ces personnes sont tenues de rendre tout
le matériel de l’institution dont ils disposent et sont, autant que possible,
déférées par devant la Justice. f) L’Inspection
Générale de la PNH initie des enquêtes
pour identifier les autres policiers/policières fautifs et les sanctionner. g) L’Inspection
Générale de la PNH traite et statue sur le dossier des policiers/policières en isolement depuis parfois
plusieurs mois. Délai d’exécution : trente
(30) jours. - Mandat/Demande à la MINUSTAH-CIVPOL :
huit (8) jours - Établissement de la
liste des policiers/policières : vingt deux (22) jours. 2.2.4.4.
Plan de recrutement et de formation de la PNH
a) Le
Gouvernement, par l’intermédiaire du Ministre de la Justice et de la Sécurité
Publique, soumet formellement à la MINUSTAH-CIVPOL
une demande d’appui pour le recrutement et la formation au sein de la PNH. Les
travaux sont exécutés sous la supervision du Secrétaire d’État à la Sécurité
Publique. b) La
MINUSTAH-CIVPOL produit, en collaboration
avec la Direction Générale de la PNH,
l’ébauche d’un plan de recrutement et de formation pour la Police aux deux (2)
niveaux de compétences prévus, à savoir l’Académie de Police et l’École de
Police. Le
document présente : - Les objectifs et les modalités de la formation actuellement
dispensée. - Les modalités envisagées pour parfaire la formation des
policiers/policières en fonction, compte tenu soit du temps trop court de leur
formation initiale, soit de l’inadéquation de la formation reçue. - Des modalités pour augmenter les rythmes de recrutement
et de formation, de manière décentralisée, pour le niveau École de Police. - Des modalités pour augmenter les rythmes de recrutement
et de formation, pour le niveau Académie de Police. - Les coûts de recrutement et de formation. Délai d’exécution : trente (30) jours - Demande à la MINUSTHA/CIVPOL : huit (8) jours ; Mandat
au Secrétaire d’État à la Sécurité Publique - Production et
soumission de l’ébauche du Plan : vingt deux (22) jours ; 2.2.5.
Mesure relative à la
détention et au port d’arme à feu
a) Le
CSPN ordonne à la Direction Générale de
la PNH prend des dispositions en vue de : - Garantir une gestion plus rationnelle (regroupement en
un seul lieu des services dans chaque département) de la délivrance des
permis ; et - Avoir un meilleur contrôle des armes légalement
détenues par les citoyens/citoyennes (traitement et analyse des données). Le
Secrétaire d’État à la Sécurité Publique est formellement mandaté pour
superviser le dossier. b) Le
Gouvernement de Transition, par l’intermédiaire du Ministre de la Justice et de
la Sécurité Publique, demande à la MINUSTAH-VIVPOL
de fournir un appui à la PNH. Délai d’exécution : trente (30)
jours - Décision du CSPN/Mandat/
Demande à la MINUSTAH-CIVPOL : huit (8) jours ; - Conception du système
de contrôle : vingt deux (22) jours. 3.1. Objectifs- Agir sur
le fonctionnement de l’Administration Judiciaire, de telle sorte à désengorger
le système pour que les décisions soient rendues dans des délais acceptables. -
Harmoniser les actions des différentes structures intervenant dans le Système
de Justice. -
Contribuer à refaire l’image de la justice auprès des populations, par un
meilleur fonctionnement de l’appareil judiciaire et par le traitement de certains
cas emblématiques Les
avancées se mesurent par : - La réduction de la
durée des détentions préventives, du nombre de détenus/détenues non jugés. - Le nombre croissant
de mise en accusation effectuée. - Le nombre de cas
entendues et sur lesquels des décisions sont arrêtées. - Le nombre
d’audiences et d’assises tenues. - Le nombre de
décisions de justice publiées. - Le resserrement des liens
fonctionnels entre les différentes instances du Système de Justice. -
La disponibilité de données pertinentes permettant d’avoir une vue d’ensemble
de la situation, d’identifier les blocages et d’entreprendre de manière
rationnelle les interventions qui s’imposent. - Une plus grande
cohésion des actions. 3.2. ActionsCinq (5)
types d’actions sont préconisés : - Recentrer le
Ministère de la Justice sur sa mission première; - Production de
statistiques judiciaires; - Mesures urgentes au
niveau judiciaire; - Dispositions
relatives à l’Administration Pénitentiaire Nationale (APENA); - Cellule de gestion
des flagrants délits au sien de la Police Nationale d’Hait (PNH). 3.2.1. Recentrer le Ministère de la Justice sur sa mission premièreLa mission
première du Ministère est d’administrer la justice. En tenant compte de son
caractère bicéphale (Justice et Sécurité Publique), et en se gardant de toute
intervention dans les affaires judiciaires proprement dites, le Ministère doit
garantir la gestion correcte de l’ensemble du Système de Justice et donc de
s’assurer que les dispositions nécessaires sont prises pour que, d’une part, les
tribunaux siègent et rendent justice et, d’autre part, pour que
l’Administration Pénitentiaire soit correctement gérée. Ce recentrage exige que des mesures
d’assainissement et de redressement soient appliquées au niveau du Ministère de
la Justice. a)
Circulaire émanant
du Ministre de la Justice et destinée aux directions et services du Ministère. Des instructions
fermes sont passées pour : -
Réaffirmer le rôle des directions et services, en particulier celui de la
Direction des Affaires Judicaires et de la Direction des Affaires Pénitentiaires/Service
de Détention. -
Réactiver les interventions prévues dans les attributions des directions et
services, en particulier pour ce qui est des relations avec l’appareil
judiciaire et le milieu carcéral, en vue de garantir un meilleur fonctionnement
des instituions. - Ces structures
doivent être proactives, notamment en : Þ
Exerçant la supervision prévue sur l’appareil judiciaire
et le milieu carcéral. Þ
Collectant, traitant, analysant de manière systématique
des informations sur l’appareil judiciaire et le milieu carcéral, et en formulant des recommandations au Ministre. -
Aviser les responsables des directions et services que des résultats précis
sont attendus dans des délais définis. b)
Circulaire
émanant du Ministre de la Justice et adressée aux responsables des tribunaux. - Rappelant
les attributions essentiellement pénales du Parquet, notamment pour ce qui est
poursuites par rapport aux plaintes portées (versus action à caractère
attentiste limitée à la délégation à un-e Commissaire de Police). Ces
attributions ne doivent pas être supplantés par les fonctions extra pénales. - Rappelant
et réaffirmant le Parquet dans son rôle de contrôleur des prisons. - Invitant les
responsables des Tribunaux à tenir régulièrement les différentes audiences
prévues, à organiser des audiences extraordinaires, et à s’assurer que les
affaires entendues ne restent pas indéfiniment au délibéré (audiences
criminelles extraordinaires; sessions criminelles avec jury et sans jury). - Invitant
à prendre, avec l’appui du Ministère de la Justice, toutes les mesures nécessaires en vue d’assure la publication des
décisions rendues par les tribunaux. - Assurant
les tribunaux qu’il vont être dotés, dans un délai fixé, d’un ensemble de moyens
nécessaires (à l’accomplissement de leur mission et qu’ils bénéficieront d’une
couverture sécuritaire adéquate. Þ
Sur base des différents constats déjà dressés et de
consultation auprès du corps des Magistrats, les besoins immédiats sont évalués
par le Ministère de la Justice. Le Ministère des Finances est sollicité pour un
engagement en termes de montants et de délai de décaissement. Þ
Le Ministère de la Justice demande au Secrétaire d’État à
la Sécurité Publique d’élaborer un plan de sécurisation des tribunaux. - Annonçant
des mesures visant à garantir aux membres de la Magistrature des conditions de
travail plus conforme à leur statut, de telle sorte à réduire, à moyen terme,
la fracture existante en terme de traitement entre, d’une part, les membres des
Pouvoirs Exécutif et Législatif, et d’autre part, les membres du Pouvoir
Judiciaire. Le
Ministère de la Justice s’engage à apporter l’appui nécessaire pour que le
Budget du prochain exercice intègre cette préoccupation. c)Circulaire
émanant du Ministre de la Justice et adressée à la Direction Générale de la
Police Nationale, pour rappeler l’obligation de déférer par devant la
Justice les personnes appréhendées. d)
Sur proposition du Ministre de la Justice, le
Gouvernement adopte une Disposition
Transitoire relative à la fourniture
des mandats (arrestation, amené) à la PNH. Ces documents doivent pouvoir
être requis à tout moment. e)Sur proposition du
Ministre de la Justice, le Gouvernement adopte une Disposition Transitoire relative au traitement judiciaire des personnes
déportées et stipulant que : - Les dispositions prévues dans les Conventions
Internationales signées par Haïti en la matière, notamment celle relative à
Interpol dont Haïti est membre, sont appliquées en l’absence de disposition
légale au niveau nationale. - Le Service
d’Immigration du Ministère de l’Intérieur, qui accueille les personnes
déportées, rapatrie le dossier au Ministère de la Justice - Après vérification, par le Service d’Immigration du
Ministère de l’Intérieur, les personnes déportées pour cause de séjour illégal sont
mises en liberté. - Le dossier des personnes déportées pour cause de
criminalité est traité par le Ministère
de la Justice pour les suites nécessaires, incluant l’emprisonnement. Une
attention particulière est portée au cas des personnes mineures. - Le Ministère de la Justice informe les services
concernés de la Police sur les cas de personnes déportées jugées dangereuses et
qui sont en liberté. Délai
d’exécution : trente (30) jours. 3.2.2. Production de statistiques judiciairesLe
Ministère de la Justice prend les dispositions nécessaires en vue de garantir
la production régulière de statistiques judiciaires. Ces statistiques sont
produites à un rythme défini, selon un modèle requis de telle sorte à pouvoir
croiser les données (prénom, nom, date arrestation, motifs, autorité ayant pris
la décision, mandat émis, actions accomplies, décisions prises, statut du
dossier). Les données
suivantes sont collectées : - Liste des personnes détenues dans les différentes prisons
et leur statut. - Liste des personnes en garde à vue dans les différents
centres pénitentiaires, notamment dans les Commissariat de Police. - Liste des personnes incarnées aux ordres des différents
substituts. - Liste des
cas pendants par devant : les cabinets d’instruction, les Commissaires du
Gouvernement, les Tribunaux Correctionnels. Délai d’exécution : trente (30) jours. 3.2.3. Mesures urgentes au niveau judiciaire3.2.3.1.
Parquet du Tribunal Civil de Port-au-Prince
- Cesser
l’attentisme : Réaffirmer et rétablir le leadership du Parquet en matière
de poursuite judiciaire. Les responsables doivent réclamer la transmission des
dossiers pour que les affaires suivent leurs cours. -
Cesser de prioriser la délégation au Commissaire de Police et prendre les
dispositions en vue de convoquer les personnes contre lesquelles plaintes a été
déposée. -
Statuer sur le nombre de substituts; Affecter des dossiers précis aux
substituts et exiger les résultats du traitement dans un délai fixé. Délai
d’exécution : trente (30) jours 3.2.3.2.
Cabinets d’instruction
-
Évaluation des rendements des Juges d’Instruction Via
l’inventaire du nombre de dossiers pendants mis en vis-à-vis avec le nombre de
juge. En dehors
des prescrits légaux, les effectifs ont été augmenté sans que cela se traduise
par davantage de résultats. -
Sur base de l’évaluation, statuer le nombre de juges effectivement nécessaire -
Responsabilisation en vue du respect des délais prévus pour le traitement des
dossiers; Obligation de résultats (sanction de l’absence de résultats). Délai d’exécution : trente (30) jours 3.2.3.3.
Tribunaux de Paix
- Cesser
l’attentisme qui conduit à ne réagir que lorsque la PNH les convie à le faire. -
Inventaires des cas en délibéré. Statuer sur les cas. -
Tenir régulièrement les audiences de simple police et les audiences civiles -
Sanctionner l’absence de résultats. Délai d’exécution: trente (30) jours. 3.2.4. Mise en place, au sein de la PNH, d’une Cellule de gestion des flagrants délitsa) Désigner
formellement un responsable, qui travaillera en étroite relation avec le
Service de Détention du Ministère de la Justice. b)
Fixer les modalités pour que les rapports soient établis (périodicité,
contenus). b)
Compte tenu des problèmes d’effectif de la PNH, adjoindre du personnel civil
pour l’accomplissement des tâches administratives. Des jeunes, en particulier
des étudiants-es seront recrutés en priorité. Délai
d’exécution : trente (30)
jours. - Désignation
responsable : dix (10) jours; - Définition des
modalités :
cinq (5) jours; - Début recrutement : quinze (15) jours. 3.2.5. Mesures concernant l’APENA Sur
proposition du Ministre de la Justice, le Gouvernement promulgue un Décret
visant à rétablir l’autorité directe du Ministère de la Justice sur
l’Administration Pénitentiaire Nationale (APENA) et à
faire de cette institution un organisme déconcentré Le Ministre
de la Justice exige de la Direction de l’APENA : - Établissement
de la liste des personnes évadées en décembre 2004, janvier et février 2005. -
Évaluation succincte de la situation des personnels (effectifs, profils,
affectations, etc.). Délai d’exécution : trente (30) jours. Six (6) aspects
sont considérés pour favoriser une meilleure gestion des affaires publiques. - Communication
Gouvernementale; - Structuration du
Bureau du Premier Ministre; - Lutte contre la
corruption; -
Mesures relatives aux Commissions et Bureaux crées dans le cadre de l’Accord
Politique du 4 avril 2004; - Mesures de
régulation au niveau des Collectivités Territoriales;et - Mesures au niveau
des consulats. 4.1. Communication Gouvernementale4.1.1. Objectifsa) Respecter
le droit à l’information des populations et leur rendre intelligibles les
actions du Gouvernement. b) Permettre
aux différents espaces de la gouvernance actuelle de disposer des informations
nécessaires pour avoir une vue d’ensemble de l’action gouvernementale et
réaliser des interventions cohérentes. 4.1.2. Action : Constitution d’une Cellule de Communication Inter Gouvernementalea) La Cellule
est mise en place sous l’autorité du Ministère de la Culture et de la
Communication. b) A un rythme
bimensuel, la Cellule rend disponible (produit, transmet et diffuse) des
informations sur les actions significatives des différents Ministères et
Secrétaireries d’État c) La Cellule
transmet des dossiers d’information à la Présidence, à la Primature, aux
Ministres et Secrétaire d’État, au Conseil des Sages et aux Institutions
Indépendantes. d) Diffuse les
informations au niveau des Consulats, de la Presse et sur Internet. e) Rappelle
l’interdiction faite, par l’Accord Politique du 4 avril 2004 (Section B, point
2), aux personnes qui participent ou ont participé aux espaces de la
gouvernance actuelle de prendre part aux prochaines joutes électorales. « Toute personne qui occupe pendant la Transition
le poste de Premier Ministre, de Ministre, de Secrétaire d’État, de membre du
Conseil Électoral, du Conseil des Sages, des Commissions Communales et de CASEC, renonce volontairement à se présenter aux
prochaines élections. Les membres du Gouvernement de Transition et ceux du Conseil
Électoral ne pourrons pas faire partie du premier cabinet ministériel qui sera
mis en place après les prochaines élections ni occuper, pendant les deux années
suivant ces dernières, les postes de chefs de missions diplomatiques ou
consulaires ». Délai d’exécution : trente (30) jours - Mise en place de la
Cellule : quinze (15) jours; - Préparation et
diffusion du 1er dossier d’information : quinze (15) jours. 4.2.
Structuration du
Bureau du Premier Ministre
Cette
structuration s’impose pour garantir: - La cohésion et le
contrôle des activités du Bureau ; - Une meilleure gestion
des dossiers ; - Une circulation, un
traitement et une diffusion adéquate des informations ; - Des prises de décisions
éclairées et dans des délais requis. Des travaux
ont été effectués à ce sujet. Il importe de les mettre immédiatement en œuvre. Délai d’exécution :
trente (30) jours. 4.3. Lutte contre la corruption4.3.1.
Objectifs
a) Initier,
via des actions concrètes et précises, l’assainissement de certaines
Administrations Publiques centrales, de telle sorte que ces Administrations
regagnent une certaine crédibilité aux yeux des populations, en particulier des
contribuables. b) Clarifier
des situations qui confortent les populations dans leur perception négative des
entités étatiques et prévenir des scandales. c) Initier
des actions et des réflexions qui, à leur terme, permettront à l’État de
disposer des ressources nécessaires pour lutter efficacement contre la
corruption au sein des Administrations Publiques. 4.3.2.
Actions
Six
(6) actions sont préconisées : - Constitution de la Commission sur les Marchés Publics ;
- Circulaire relative aux appels d’offre publics ; - Contrôle de la gestion dans certaines Administrations
Publiques Centrales ; - Rapports spécifiques de certaines instances (Bureau du
Premier Ministre, Unité de Lutte Contre la Corruption); - Mesures relatives au Bureau de Gestion des Militaires
Démobilisés ; et - Dispositions en vue de l’évaluation de la Cour
Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratifs ; 4.3.2.1.
Constitution de la Commission sur les Marchés Publics
a) Sur
décision du Gouvernement de Transition, la Commission est constituée et mise en
place. La conduite et la supervision du dossier sont formellement confiées au
Ministère de l’Économie et des Finances (MEF).
b) La
Commission élabore un plan de travail. Ce
plan couvre les six (6) prochains mois et tient compte des exigences de la
période restante de la Transition Politique. Il indique les actions envisagées et
les objectifs visés, ainsi que les ressources nécessaires (financières,
matérielles, humaines). c) Ce
plan est soumis à l’approbation du Gouvernement. Le Ministère de l’Économie et
des Finances déclare son engagement en termes de montant et de délai de
décaissement. Délai d’exécution: trente (30) jours -
Mandat MEF/Constitution et mise en place de la Commission : quinze (15) jours ; -
Élaboration du Plan de travail : quinze (15) jours ; 4.3.2.2.
Circulaire relative aux appels d’offre publics
a) Émanant
du Bureau du Premier Ministre et adressée à l’ensemble des Institutions
Publiques au niveau central, y compris les Organismes Autonomes et les
Institutions Indépendantes. b) Informant
de la future création de la Commission sur les Marchés Publics et fournissant
des informations sur sa mission et ses attributions. c) Rappelant
les montants au-delà desquels les procédures d’appel d’offre sont obligatoires.
d) Indiquant
que des sanctions fermes seront prises à l’encontre des responsables en cas de
non respect des normes et procédures établies. e) Demandant
aux Ministres d’évaluer la structure chargée, au sein de leur ministère, de
veiller au respect des procédures prévues en matière de marchés publics. - Les Ministres transmettent les informations au Bureau
du Premier Ministre et au Ministère de l’Économie et des Finances. - Par la suite, le Bureau du Premier Ministre transmet les
informations à la Commission sur les Marchés Publics, qui les traite en vue de formuler
des recommandations au Gouvernement. Délai d’exécution: trente (30) jours - Parution de la
circulaire : dix (10) jours ; - Transmission des informations
par les Ministères : vingt (20) jours. 4.3.2.3.
Contrôle de la gestion des fonds dans certaines Administrations Publiques Centrales
a) Le Bureau
du Premier Ministre émet une circulaire demandant aux directions de certaines Administrations
Publiques, au niveau central, d’opérer un état des lieux et de prendre les
dispositions nécessaires en vue de la réalisation d’audit externe à moyen
terme. -
Les institutions sont visées en fonction de certains critères : caractère
stratégique, gestion de fonds importants, dysfonctionnements notables. -
Les huit (8) institutions suivantes sont ciblées : Administration
Aéroportuaire Nationale (AAN), Administration Portuaire Nationale (APN), Compagnie
des Télécommunications (TÉLÉCO), Caisse d’Assistance
Sociale (CAS), Direction
Générale des Impôts (DGI), Électricité d’Haïti (EDH), Office
d’Assurance, Travail et Maternité (OFATMA), Office Nationale
d’Assurances (ONA).
b) L’état des lieux s’attache aux aspects
suivants :
- Le texte
règlementant le fonctionnement de l’institution ; - Le
budget ventilé ainsi que l’exposé des motifs relatifs à sa ventilation ; - La
réglementation régissant la perception des recettes et l’ordonnancement des
dépenses ; - Les
différentes sources de recettes ; - Les
mécanismes internes de contrôle des recettes et des dépenses ; - L’état
des comptes, à date ; -
L’évaluation faite, par la Direction actuelle, de la conformité entre le cadre
réglementaire et les structures existantes ; et - Les
mesures envisagées, à court et à moyen terme par les responsables, pour
corriger les écarts constatés et procéder aux redressements nécessaires. En cas de
besoin, les institutions concernées recourent aux services de ressources
externes. Si une institution n’a pas la capacité financière pour supporter les
dépenses inhérentes à l’utilisation des services de consultants/consultantes, elle
soumet, en urgence, une demande au Ministère de l’Économie et des Finances qui la
traite avec diligence. Le Ministère indique son engagement final, en terme de
montant et de délai de décaissement. En cas de non respect des exigences, le
Gouvernement sanctionne les responsables concernés. c) Les
résultats de l’état des lieux sont transmis au Bureau du Premier Ministre qui
les communique au Conseil des Sages. - Les résultats de l’état des lieux sont traités par le
Conseil pour la Modernisation des Entreprises Publiques (CMEP), sur base
d’un mandat ad hoc limité dans le temps. -
Les résultats devraient normalement être traités par la Cour Supérieur des
Comptes et du Contentieux Administratifs. Au regard de la situation de cette
institution, il n’est pas judicieux actuellement qu’elle soit en charge des
dossiers. Le Premier Ministre transmet les dossiers au CMEP. -
Par la suite, le CMEP traite les informations, fournit
une première appréciation de la situation et formule des recommandations au Gouvernement
pour les redressements nécessaires. Délai d’exécution : trente (30) jours - Parution de la circulaire /Mandat CMEP : dix (10) jours ; - État des lieux : vingt (20) jours ; 4.3.2.4.
Rapports spécifiques de certaines instances
4.3.2.4.1. Rapport du Bureau du Premier Ministre sur le
Programme Stabilisation et Paix
a) Le
Bureau du Premier Ministre produit et diffuse un rapport relatif aux activités
du « Programme stabilisation et de
paix/Fêtes de fin d’année » réalisés en décembre 2004. b) Le
rapport indique : les objectifs précis du Programme, les sources de
fonds, les critères d’octroi des fonds, l’utilisation des fonds et la
justification des dépenses. c) Le rapport
est transmis au Conseil des Sages. d) Le Porte parole du Premier Ministre informe
le public sur le dossier. Délai d’exécution:
quinze (15) jours. 4.3.2.4.2.
Rapport de l’Unité de Lutte
Contre la Corruption (ULCC)
Le
Premier Ministre demande aux responsables de l’ULCC de: - Remettre au Gouvernement, dans les plus brefs délais,
les rapports produits sur les dossiers traités. - Informer le public sur les dossiers traités à date, ce
dans le respect des réserves imposées. Délai d’exécution : quinze (15) jours. 4.3.2.5.
Rapport des Commissions
Le
Bureau du Premier Ministre demande, aux responsables des différentes Commissions,
créées dans le cadre des dispositions prévues par l’Accord Politique du 4 avril
2004, de : - Produire un rapport faisant état : de l’avancement
de leurs travaux ; des premières conclusions ; de l’évaluation du
mandat en termes de réalisation et de délais initialement prévus. - Informer le public sur
les travaux effectués. Délai d’exécution : quinze (15)
jours. 4.3.3.
Mesures au niveau du
Bureau de Gestion des Militaires Démobilisés
Le
Bureau du Premier Ministre exige des responsables du Bureau de Gestion: a) La
production d’un rapport d’activités et financier à date et le soumettent au
Bureau du Premier Ministre. Le rapport est transmis au Ministère de l’Économie
et des Finances, à la Secrétairerie d’État à la Sécurité Publique et au Conseil
des Sages. b) L’élaboration
d’un plan de travail indiquant un calendrier des opérations, les dépenses
subséquentes ainsi que la date prévue pour clore les opérations. La clôture des
opérations doit s’effectuer avant le 30 septembre 2005. c) L’adoption
des dispositions nécessaires en vue de garantir un traitement, soucieux des
Droits de la Personne, pour les militaires démobilisés hospitalisés. Délai d’exécution: trente (30) jours - Production et
transmission du apport : dix (10) jours ; - Élaboration et
transmission du plan de travail : dix
(10) jours ; - Traitement des
personnes hospitalisées : dix (10) jours. 4.3.3.1.
Dispositions
en vue de l’évaluation de la Cour Supérieure des Comptes
a) Le Gouvernement
constitue et met en place une Commission d’Évaluation. La Commission est
constituée conformément aux dispositions prévues dans l’Accord Politique du 4
avril 2004, dans sa Section relative à la « Mission du Gouvernement de
Transition » qui stipule en son point 1-b que le Gouvernement
s’engage à : « Mettre sur pied une
première Commission pour […] évaluer le travail réalisé par la Cour Supérieur
des Comptes et du Contentieux Administratif à ce propos [gestion du régime
Lavalas] ». b) La
Commission d’Évaluation élabore un plan de travail Le
dossier est traité dans l’optique de fournir des recommandations précises,
utiles pour les redressements à opérer dans l’institution. Le plan indique la
démarche préconisée, les aspects à traiter, les ressources nécessaires (financières,
humaines et matérielles) et la date prévue pour l’achèvement des travaux. Cette
date ne peut excéder le 20 décembre 2005. Ce plan est soumis à l’approbation du
Gouvernement qui sollicite l’Avis du Conseil des Sages. Délai d’exécution : trente (30) jours -
Mise en place de la Commission :
vingt 20) jours ; -
Ébauche du plan de travail : dix (10) jours. 4.4.
Mesures de régulation au niveau des Collectivités Territoriales
4.4.1.
Objectifs
- Réaffirmer une certaine
autorité de l’État. - Soulager les
populations des milieux ruraux des ponctions dont elles font illégalement les
frais. - Résorber des foyers de
tensions, découlant de situations non gérées ou mal gérées. 4.4.2.
Actions
Quatre
(4) séries de mesures sont préconisées au niveau de la gestion des Collectivités
Territoriales (Mairies, CASEC) et du dossier des
délinquants/délinquantes déportés. 4.4.2.1.
Utilisation des ressources du Fonds de Gestion des
Collectivités Territoriales (FGDCT)
L’Exécutif
promulgue, sur proposition du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités
Territoriales, un Arrêté règlementant l’utilisation des ressources du FGDCT
(barème des subventions mensuelles en fonction de l’importance de la Commune,
investissement, etc.). Délai d’exécution: trente (30) jours -
Préparation de l’Arrêté : quinze (15) jours ; -
Adoption/Promulgation de l’Arrêté :
quinze (15) jours. 4.4.2.2.
Mesures relatives aux CASEC (Conseil d’Administration des
Sections Communales)
a) Circulaire
émanant du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales et adressée
aux responsables des Mairies. b) Déclarant
illégale : La fonction de CASEC assumée de facto
par certains individus, suite à des nominations non autorisées par le
Ministère ; La collecte des droits (droits de mutation/vente et achat de
bétail, perceptions dans les cimetières, marchés ruraux, etc.) par les CASEC
de facto qui, en outre, disposent à leur discrétion des fonds collectés. c) Fixant
la position du Gouvernement: Aucune nouvelle nomination ne sera effectuée, en
raison de la tenue des prochaines élections générales. d) Indiquant
que des sanctions fermes seront prises à l’encontre des
contrevenants/contrevenantes. e) Demandant
aux Maires/Mairesses d’assurer la diffusion de la circulaire et de veiller au
respect des mesures édictées. Délai d’exécution :
vingt (20) jours - Parution de la
circulaire : dix (10) jours ; - Actions des Mairies : douze (12) jours. 4.4.2.3.
Mesures relatives aux Mairies
4.4.2.4.
Circulaire du Ministère de l’Intérieur et des
Collectivités Territoriales et adressée à l’ensemble des Mairies :
a) La
circulaire adressée à l’ensemble des Mairies: -
Exige la production de rapports financiers à date et leur soumission au
Ministère; -
Interdit la vente des domaines de l’État. -
Indique que des sanctions fermes seront prises en cas de non respect des
directives. b) Suivi
de la circulaire - Le Ministère de l’Intérieur analyse les rapports,
procède au traitement nécessaire, en indiquant les mesures prises en cas de
constat d’irrégularité ou de malversations. - Le Ministère de l’Économie et des Finances procède au
traitement nécessaire et fait part des résultats au Ministère de l’Intérieur
pour que les mesures qui s’imposent soient prises. 4.4.2.5.
Règlement de situations litigieuses au niveau des Mairies
a) Le
Ministère de l’Intérieur fait le point sur la situation des personnels qui soit
ont été mis à pied sans compensation, soit ont été licenciés sans recevoir les
dédommagements prévus par la Loi (attention particulière pour la région
métropolitaine de Port-au-Prince). b) Le
Ministère analyse les dossiers, statue et procède aux paiements justifiés. Délai d’exécution : trente (30) jours - Parution de la
circulaire : dix (10) jours ; - Production
des rapport/ État sur la situation des personnels/Transmission : vingt deux (20) jours. 4.4.3.
Mesures relatives au
traitement du dossier des personnes déportées
a) Le
Gouvernement de Transition, via le Ministère des Affaires Étrangères, négocie
un moratoire sur la déportation des délinquants/délinquantes, en particulier avec
le Canada, les États-unis d’Amérique et la République Dominicaine. b) Le
Bureau du Premier Ministre émet une Circulaire demandant au Ministère de
l’Intérieur et des Collectivités Territoriales de prendre les dispositions
nécessaires en vue de garantir une gestion institutionnelle du dossier des personnes
déportées, suites à leur emprisonnement à l’étranger. c) La
gestion du dossier incombe spécifiquement au Service de l’Immigration du
Ministère de l’Intérieur qui accueille les personnes déportées. Ce service doit
procéder à un premier tri, en distinguant les motifs de la déportation (sans
papier, criminalité). d) Le
Service d’Immigration établit un état des lieux à date, fournissant les
informations suivantes : Période considérée ; Statistiques ; Rapport
reçus des consulats haïtiens concernés ; Traitement accordé aux dossiers
reçus. Le rapport et les dossiers sont transmis au Ministère de la Justice. Délai d’exécution : trente (30)
jours - Démarrage des
négociations pour le moratoire :
dix (10) jours ; - Parution de la
circulaire :
huit (8) jours ; - État des lieux/Transmission
rapport :
vingt (20) jours. Le Gouvernement de Transition
s’engage, par la suite, à préparer un document relatif à la législation
concernant les personnes déportées. Le document est élaboré par le Ministre de
la Justice qui le soumet à l’approbation du Gouvernement et à l’Avis du Conseil
des Sages. 4.5.
Mesures au niveau
des consulats
Le
Ministère des Affaires Étrangères émet une Circulaire destinée à l’ensemble des
consulats du pays et qui traite des questions suivantes: - Horaires de travail (durée de huit heures, horaires
adaptés au pays concerné). - Services offerts (affichage visible de la liste des
services et des délais de livraison qui doivent être raisonnables et respectés).
- Tarification des services (affichage de manière
visible). - Diffusion d’informations (mise à la disposition du
public des dossiers d’informations transmis par la Cellule de Communication
Inter Gouvernementale). - Transmission systématiques, aux instances concernées, des
informations relatives à l’État Civil. - Formulation de propositions pour mieux servir les Haïtiens/Haïtiennes
émigrées et les étrangers. Délai d’exécution : trente (30)
jours - Parution de la
Circulaire :
dix (10) jours ; - Applications des
mesures dans les consulats : vingt
jours (20) jours ; Transmission
des propositions Un volet essentiel du
mandat du Gouvernement de Transition est d’organiser des élections générales. La période de Transition Politique doit
mettre le pays en condition de réaliser des élections crédibles et donc
porteuses pour l’avenir du pays. Tout en respectant l’indépendance du Conseil
Électoral Provisoire (CEP), le Gouvernement de Transition à
l’obligation de s’assurer que toutes les dispositions nécessaires sont prises à
cet effet. Les recommandations qui suivent sont portées devant le CEP par le
Bureau du Premier Ministre. 5.1. Objectifs-
Faire le point sur les capacités réelles de la machine électorale et identifier
ses blocages. - Adopter, de manière rationnelle et réaliste, les mesures
de redressements qui s’imposent, de telle sorte à éviter de devoir prendre acte
de certains situations prévisibles. - Promouvoir la participation citoyenne. 5.2. Mesures préconiséesTrois (3)
types de mesure sont préconisés : - Mesures
visant à la maîtrise du processus électoral; - Mesures
de promotion de la participation citoyenne; et - Mesures visant
au renforcement des structures administratives. 5.2.1. Mesures visant à la maîtrise du processus électoralLe Conseil
Électoral Provisoire (CEP) : a) Dresse un état des lieux sur l’avancement du
processus électoral. Le document est transmis à l’Exécutif et au Conseil
des Sages. Il est publicisé. b) Procède à
une évaluation succincte: - Des
capacités de l’appareil électoral et de ses besoins; - Des besoins en matière de sécurité; et - De la
coopération internationale. c) Sur base
des résultats de l’état des lieux et l’évaluation, le CEP : - Élabore
un plan d’opérations actualisé,
précisant pour chaque étape les ressources nécessaires et disponibles. - Présente
ses besoins en matière de sécurité au Conseil Supérieur de la Police Nationale
(CSPN) pour que
cette instance fasse le suivi nécessaire pour qu’un plan de sécurité soit
établi pour les élections. - Formule
des propositions concrètes pour une meilleure
structuration et une meilleure coordination de l’appui international. d) Identifie,
après consultation, les amendements
qu’il conviendrait d’apporter au Décret Électoral. Les propositions de
réaménagement sont soumises à l’Exécutif qui les soumet à l’Avis du Conseil des
Sages. Les
amendements se réfèrent : - Aux
contradictions du texte; - Aux
importants retards déjà encourus et dont il faut prendre acte et traduire les
conséquences; - A
l’analyse des résultats de l’état des lieux et de l’évaluation de la
coopération internationale. e) Met en
place une commission mixte chargée
d’évaluer, à son terme, le processus électoral, de telle sorte à contribuer
à la nécessaire construction institutionnelle. Délai d’exécution : trente (30) jours - État des
lieux/Évaluation appui international :
quinze (15) jours; - Plan
d’opérations actualisé :
quinze (15) jours. 5.2.2. Mesures en faveur de la participation citoyenne5.2.2.1.
Action de l’entité
du CEP chargée de l’Éducation Civique
Cette
entité prend des dispositions en vue de favoriser un échange structuré entre
l’électorat et les Partis Politiques, à travers : -
La collecte d’informations sur les questions importantes qui préoccupent les
populations et qui s’adressent aux Partis Politiques engagés dans la course
électorale. - La transmission des informations collectées aux Partis
Politiques. Délai
d’exécution : trente (30) jours -
Conception/Plan d’intervention :
vingt (20) jours; - Démarrage
des travaux : dix (10) jours. 5.2.2.2.
Action de
l’entité du CEP chargée de l’observation électorale
Les actions
de cette entité visent à : a)Promouvoir
la création ou de la réactivation de Réseaux Citoyens d’Observation Électorale dans
les différents départements, via les organisations de la Société Civile ayant
de l’expérience dans le domaine. b) Obtenir une
subvention pour les réseaux. Délai
d’exécution :
trente (30) jours - État des
lieux/Évaluation coopération/Plan d’opérations : vingt (20) jours; - Démarrage du
processus relatif à la participation citoyenne :
dix (10 jours. 5.2.3. Mesures visant à renforcer les structures administratives du CEP5.2.3.1.
Personnel de la machine électorale
Le
fichier des personnels recrutés doit être dûment établi et conservé, afin de
pouvoir procéder, au terme du processus électoral, à une évaluation des
performances et des capacités. Le processus d’institutionnalisation du
personnel de la machine électorale pourra se fonder sur cette base. 5.2.3.2.
Base de données
5.2.3.2.1.
Données sur le processus électoral
Le CEP produit,
au terme des élections, des données sur l’ensemble du processus électoral. Ces données
seront fort utiles pour des analyses futures, dans l’optique de la
systématisation des opérations électorales. Entre
autres données à produire : - Candidatures : ventilées par région,
par poste et selon le sexe et l’âge; provenance du candidat/de la candidate
(personne indépendante, membre de Parti Politique), etc. -
Électorat : ventilation des données par région, selon les différents
niveaux d’élection, par sexe - Scores enregistrés par les
candidats/candidates : par région, selon les différents nivaux d’élection,
etc. 5.2.3.3. Données sur l’identification nationaleAu terme
des élections, le CEP traite les données collectées lors de l’inscription
des électeurs/électrices, afin qu’elles puissent être mises à contribution pour
la construction d’un Système National d’Identification. Ces données sont
transmises aux instances concernées. 6.1.
Objectifs
Dans les
milieux suburbains : -
Garantir, à travers l’offre de certains services de base, une certaine présence
de l’État. -
Mettre en œuvre des projets de survie et d’espoir, afin d’agir minimalement sur
la précarité des conditions de vie. 6.2.
Actions
Les
mesures immédiates proposées sont de trois (3) ordres, à savoir : - Des projets de survie
et d’espoir - La maîtrise de la propreté
des villes - La création
d’équipements sociocommunautaires et commerciaux intégrés Dans
la mise en œuvre de ces mesures, la participation des populations est
systématiquement recherchée, en vue de contribuer à renouer les liens entre
l’État et les milieux concernés. Une attention particulière est accordée aux
femmes. 6.2.1.
Pour la rentrée scolaire
6.2.1.1.
Plan d’opérations visant à soulager
les familles et les enseignants/enseignantes
6.2.1.1.1.
Attribution de bourses d’études
a) Au niveau de l’école fondamentale et de l’université - Les bourses sont attribuées pour l’année scolaire
2005-2006, au niveau du système public et privé. - Les bourses sont attribuées en consultation avec
les Réseaux d’écoles, les Associations de directeurs-trices d’école et les
Directions des Facultés. Des critères sont définis pour l’octroi. Ces critères
prennent notamment en compte l’excellence et la situation socioéconomique de la
famille concernée. - Un montant de bourse est défini pour chacun des
niveaux scolaires. - Les bourses recouvrent : Þ
Le paiement des frais de scolarité annuelle ; Þ
Le paiement mensuel de l’écolage ; Þ
La subvention des frais de transport ; Þ
La subvention des uniformes, des livres, du matériel
et des fournitures scolaires. - Les bourses sont octroyées
au début du mois d’août. b) Subvention aux élèves non boursiers de l’école fondamentale Des uniformes, livres, matériels et fournitures scolaires. Délai
d’exécution : trente (30) jours. Élaboration du plan d’opérations 6.2.1.1.2.
Mesures concernant les enseignants-es
La mesure concerne
les enseignants-es du niveau fondamental et secondaire. - Pour les écoles publiques, paiement, au plus tard le 15 août 2005, des salaires du mois de
septembre. - Paiement d’une indemnité, au plus tard le 15 août 2005. Le montant de
l’indemnité est identique pour tous les nivaux. - Incitation au secteur privé à faire un geste. Délai
d’exécution : trente (30) jours. Élaboration du plan d’opérations 6.2.1.1.3.
Mise en place des cantines scolaires
Le Ministère de l’Éducation Nationale implante des cantines scolaires dans
des établissements publics des différents départements. - Augmentation du nombre de cantines au niveau de
l’école fondamentale. - Implantation de cantines aux niveaux secondaire et
supérieur. - En vue de concrétiser les engagements étatiques en
faveur de l’éducation des filles, une certaine priorité est accordée aux écoles
non mixte de filles. Délai
d’exécution : trente (30) jours. Élaboration du plan d’opérations 6.2.1.1.4.
Subventionner du transport
Le
Ministère de l’Éducation Nationale veille à augmenter l’offre de transport
subventionnée. Le
service est étendu aux enseignants-es du secteur public. Délai
d’exécution : trente (30) jours. Élaboration du plan d’opérations 6.2.2.
Actions au niveau du Ministère des Affaires Sociales
Les interventions
sont réalisées sous l’autorité du Ministère des Affaires Sociales, en
collaboration avec d’autres ministères. a) Recenser, dans les quartiers populaires, les organisations voire les
leaders naturels susceptibles de favoriser l’appropriation par la
population ; b) Demander au MTPTC de
fournir dans un délai de quinze (15) jours un réaménagement de sa programmation
en matière de voirie urbaine dans la région métropolitaine afin d’accorder la
priorité aux zones dites de non droit ; c) cibler les activités
occupant le domaine public, apprécier les besoins physiques d’espaces
nécessaires à chacune d’elles, et étudier le rapport fonctionnel
marchand(e)-client(e) pour optimiser ces espaces ; d) Systématiser et organiser sous l’autorité des Mairies des principales
villes la constitution des brigades de nettoyage des voies publiques ; e) Reloger en toute urgence les activités du marché « Tèt
Bèf » ; f)
Constituer
à Port-au-Prince un groupe de travail. Ce groupe de travail comprendra :
des représentants de marchands(es) de rues, des sociologues, des géographes,
des architectes et urbanistes, des ingénieurs civils, des agents voyers de
mairies …, soit 10 à 12 personnes au total . Il sera placé sous l’autorité du
maire et travaillera en étroite relation avec les Ministères de l’Intérieur, de
la Planification, des Travaux Publics, des Affaires Sociales, de
l’Environnement, de la Condition Féminine, de l’Économie et des Finances…avec
des institutions comme l’UTSIG, le Cadastre, les Services d’Équipements
Généraux( EDH, CAMEP, TELECO ), les Facultés de Sciences, de Génie et
d’Architecture, le CTPEA,…et avec le Secteur Privé du Bâtiment et des Travaux
Publics… Le groupe sera chargé
dans des délais très brefs : - D’inventorier les
besoins, de cibler les activités, de recenser les espaces appropriés et
d’élaborer des programmes pour la création des cadres d’accueil - De mettre en place
les procédures de consultations sous forme de concours d’idées et
d’architecture Délai
d’exécution : trente (30) jours. Élaboration du plan d’opérations 7.1. Objectifs- Faire en
sorte que l’État puisse être présent dans des délais très court dans les zones
affectées par des catastrophes naturelles ou provoquées ; - Entreprendre les
actions préventives les plus urgentes dans des zones déjà identifiées comme
étant à très haut risque en particulier par rapport aux risques d’inondation
durant la saison cyclonique qui est déjà entamée 7.2. ActionsLe
Ministère de l’Intérieur demande : a) A l’OPDES
de présenter dans un délai de quinze (15) jours un protocole d’intervention
élaboré en collaboration avec la Direction de la Protection Civile et
s’appuyant sur l’engagement des acteurs concernés (TPTC, MSPP, MEF…).Ce
protocole devrait permettre de s’assurer qu’un ensemble de moyens minima
puissent être mobilisés dans un délai rapide (moins de 24h) pour porter secours
aux populations sinistrées en particulier dans les cas d’inondation ; b) Au
Ministère de l’Environnement de présenter dans un délai maximum de quinze (15)
jours les éléments chiffrés qui empêchent le démarrage des principaux
programmes prioritaires de protection de l’environnement ; c) Au MTPTC de
renforcer son programme de drainage dans la région métropolitaine afin
d’assurer une continuité dans les interventions prioritaires suivantes : - Le curage systématique des réseaux de
drainage et purge des exutoires - Le curage
des thalwegs (ravines) en milieux urbains, redressement et renforcement des
berges Le
Ministère précisera dans un délai maximum de quinze (15) jours les besoins en
ressources additionnelles pour rendre ce renforcement effectif. d) Sous l’invitation du Ministère de l’Intérieur,
les différentes institutions concernées se réunissent pour finaliser le
Protocole d’Intervention. L’OPDES est responsable de la conduite de
l’intervention. Délais d’exécution :
trente (30 jours. [1] - Alors que le processus
était en cours, la question d’un remaniement du Cabinet Ministériel s’est
posée, notamment avec la démission, le 14 juin 2005, du Ministre de la Justice
et de la Sécurité Publique, M. Bernard Gousse.
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