La situation en Haïti est d’autant plus urgente qu’elle s’accompagne d’un lent, mais incontestable processus de décapitalisation, et ce, à tous les niveaux: économique, humain, infrastructures publiques et tissu social. Le taux de croissance du PIB qui était de 2 % pour l’exercice fiscal 1997-1998 est passé à 0,9 % pour celui de 1999-2000 et de –1,2 % pour l’exercice 2000-2001. Le secteur primaire (essentiellement l’agriculture) qui fournit la majorité des emplois, n’a représenté ces dernières années qu’un peu plus du quart du PIB tandis que la production agricole en Haïti continue d’être confrontée à des contraintes structurelles (fertilité des terres, taille et morcellement des exploitations, tenure des terres, outillage rudimentaire) et conjoncturelles (concurrence des produits importés et de l’aide alimentaire, absence d’assistance technique et de crédit) limitant tous les efforts consentis par les agriculteurs pour améliorer la situation de la production.