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Alice Garoute,
à l'extrême droite,
avec des militantes,
devant les locaux
de la Ligue Féminine
d’Action Sociale
à Port-au-Prince (1950).
Alice Garoute 1874-1950
Celle qui a eu des démélées avec le général Hyppolite ainsi qu’avec le Président Salnave sur la question de l’exclusion et du respect des droits de la femme. Elle est celle qui, en 1934 déjà, mît sur pied, la Ligue Féminine d’Action Sociale à Port-au-Prince, déposa le cahier de doléances féminines, conduisant jusqu’à l’obtention, le 30 octobre 1950, des droits de vote des femmes haïtiennes.
Pour que cesse la violence contre les femmes !

6 mars 2009           
                                 

La journée internationale de la femme, 8 mars, sera fêtée cette année, sous le thème « Les femmes et les hommes unis pour arrêter la violence à l’égard des femmes ». Une fois de plus, les Nations Unies entendent, à travers cette célébration, attirer l’attention du monde entier sur la nécessité de respecter les droits de la femme. En Haïti où il y a « une conception des rapports entre les hommes et les femmes basée sur l’inégalité », intégrer les hommes dans la lutte pour le respect des droits de la femme devient un impératif.

« Dans certains pays, pas moins d’une femme sur trois est battue ou contrainte à avoir des relations sexuelles ou est victime d’une autre forme de violence à un moment ou à un autre de sa vie », souligne le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

Pour lutter contre ce fléau, le Secrétaire général des Nations Unies a pris plusieurs initiatives. Parmi celles-ci figure le lancement d’une campagne incitant « les peuples et les gouvernements à s’unir pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles ».

Cette campagne lancée en 2008 se poursuivra jusqu’en 2015. A travers des actions de plaidoyer, de conscientisation, de formation et d’informations, on espère arriver à l’éradication de cette situation d’injustice à l’égard des femmes, qui, comme le rappelle Ban Ki-moon, « détruit des vies, entretient la pauvreté et entrave l’évolution des femmes ». Cette violence ruine également la santé des femmes car elle favorise la propagation du VIH/Sida parmi elles.

Dans la société haïtienne, la violence à l’égard des femmes est malheureusement un phénomène encore très présent. Les récentes statistiques publiées dans le «Plan national de lutte contre la violence faite aux femmes» révèlent que la violence spécifique faite aux femmes persiste dans les sphères privées comme publiques. Elles attestent même une nette augmentation ces dernières années.

Ainsi, en 2003, le nombre de cas de viol répertoriés par le Centre d'Études du Sarkom de kaposi et d'infections opportunistes (GESKIO) se chiffraient à 70, contre 422 cas en 2005. L’augmentation des cas de viol a aussi été constatée dans d’autres institutions telles que Kay Fanm. Sur la même période, le nombre de cas passe de 30 à 113, soit une augmentation de 273.33%. Cette élévation des violences à l’égard des femmes est encore plus tangible lors des périodes de crise et de répression politique, souligne le Plan.

Dans un tel contexte, mettre l’accent sur l’importance de la participation des hommes dans la lutte contre la violence faite aux femmes, conformément au thème retenu par les Nations Unies, cette année, est plus que d’actualité. Et comme le rappelle le Bureau de la Question du genre de la MINUSTAH, « il est impossible de parvenir à l’égalité entre les sexes et de mettre fin aux violences qui en découlent sans la participation égale des hommes et des femmes ».

En effet, selon des militants de la cause féministe en Haïti, des facteurs essentiellement d’ordre culturel sont à la base de cette violence spécifique à l’égard des femmes. « Il y a en Haïti, une conception des rapports entre les hommes et les femmes basée sur l’inégalité », fait remarquer Magalie Marcelin, une des responsable de l’organisation Kay Fanm.

Mme Marcelin de poursuivre : cette discrimination porte l’homme à se considérer comme étant le chef de la femme. Chaque fois qu’il veut obtenir l’obéissance de celle-ci, il est porté à exercer une forme de violence. Et cette inégalité est vécue dans la vie de tous les jours à travers les institutions et la religion ».

Pour des autorités étatiques, l’éducation serait à la base de cette violation des droits de la femme. « La mentalité, l’éducation, les images et messages diffusés par les médias sont autant de causes expliquant ce type d’agissements », indique la cheffe du Service de Communication du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des femmes, Mildrède Belliard.

Aussi, selon les responsables haïtiens, la lutte contre la violence faite aux femmes et pour le respect des droits de celles-ci, doit passer inéluctablement par la formation des jeunes. Cette année, le thème retenu pour la commémoration du 8 mars en Haïti met en avant la participation des jeunes dans la lutte en faveur de l’égalité des sexes. « Il faut commencer par la base, impliquer les jeunes dans la lutte pour la non-violence, pour l’égalité des chances », poursuit Mme Melliard.

Des actions sont déjà entreprises par les autorités étatiques et les organisations de défense des droits de la femme pour transformer les rapports de genre en Haïti. L’une des plus édifiantes est la création de la Concertation Nationale contre les violences faites aux femmes qui réunit des membres de différents secteurs impliqués dans cette lutte. Des initiatives relatives au renforcement des lois en faveur de l’égalité des sexes, à l’accompagnement et au soutien des femmes victimes de violence sont aussi réalisées.

« Les textes de lois et la constitution ont déjà créé le cadre normatif pour changer les rapports entre les sexes. Maintenant, il faut communiquer. Les écoles, les religions, toutes les institutions en général, doivent travailler à enlever les stéréotypes qui créent l’inégalité entre les sexes », affirme Magalie Marcelin.

Quant à la MINUSTAH, cette année encore, elle a fait de la date du 8 mars, une occasion pour la tenue de multiples activités de plaidoyer en faveur du respect des droits de la femme en Haïti. Différentes Sections de la Mission, dont le Bureau de la question du genre et la Section Réduction de la Violence, accompagnent des associations de femmes durant cette célébration.

Conférences, projections de documentaires, rencontres culturelles, sportives et d’informations, sont autant d’activités réalisées en vue d’aider à parvenir à un véritable changement dans les relations de genre en Haïti.